La crise de la dette grecque éclipse tout le reste sur les marchés financiers, entraînant un nouveau recul des actions et tirant l'euro à des niveaux auxquels il n'était plus tombé depuis un an face au dollar. Les investisseurs craignent de plus en plus que les difficultés grecques se propagent à d'autres pays de la zone euro, au lendemain de l'abaissement des notes souveraines de la Grèce et du Portugal par Standard & Poor's. Conséquence, l'indice des principales valeurs européennes reculait de 1,55% vers 9h00 GMT, pendant que la Bourse de Paris cédait 1,8% en fin de matinée, accentuant ainsi la baisse observée la veille et suivie ensuite par Wall Street et Tokyo. A la Bourse de Paris, l'indice CAC 40 est passé sous la barre des 3.800 points, un niveau où il n'était pas descendu en séance depuis le 3 mars. Les banques françaises étant les plus exposées en Europe à la situation grecque, les valeurs bancaires sont parmi les plus attaquées. Crédit agricole et Dexia perdent entre 5,5% et 6,5%. Les autres marchés d'actions européens creusent aussi leurs pertes, notamment dans les pays périphériques de la zone euro. Les Bourses de Madrid et Lisbonne perdent environ 3%. "La probabilité d'un défaut de la Grèce s'accentue non pas de jour en jour mais d'heure en heure. Si le FMI et les gouvernements européens ne se présentent pas avec quelque chose rapidement, alors je pense que le marché va encore baisser assez vite", prévient Koen De Leus, économiste chez KBC Securities. "Les investisseurs commencent à réagir avec émotion. Dans l'environnement actuel, c'est très difficile d'impressionner avec des résultats meilleurs qu'attendu", note-t-il également. Il n'est 'pas question de restructurer la dette' de la Grèce, a affirmé hier à Tokyo le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, qui a convoqué un sommet des pays de la zone euro sur la crise grecque aux alentours du 10 mai. Les négociations entre la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) 'se poursuivent', a déclaré M. Van Rompuy au cours d'une conférence de presse en marge d'un sommet Japon-UE. 'Elles sont sur la bonne voie et il n'est pas question de restructurer la dette', a-t-il affirmé, rejoignant le point de vue exprimé par plusieurs autres dirigeants européens ces derniers jours. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a lui aussi assuré mardi soir aux Etats-Unis qu'il était 'hors de question' que la Grèce ou n'importe quel autre pays de la zone euro fasse défaut sur ses emprunts.