L'Euro se replie face au Dollar, malgré l'approbation, par l'Union Européenne, du plan d'aide financière à la Grèce, en proie à des difficultés budgétaires telles que le pays ne peut plus emprunter par lui-même sur les marchés. Les montants globaux des prêts bilatéraux se montent à 110 Milliards d'euros, soit une contribution de l'UE de 80 Milliards, les 30 restant provenant du Fonds Monétaire International. Un accord qui a été conditionné par l'engagement des autorités grecques sur la voie d'un sévère programme d'austérité. Les cambistes restent toutefois prudents et n'interprètent pas la finalisation de cet accord comme une victoire. Néanmoins, la nouvelle constitue pour l'heure pour les marchés un garde-fou précieux contre un effet tache d'huile, à savoir la propagation de la panique sur d'autres pays membres de la Zone Euro en difficulté avec leurs comptes publics (Espagne, Portugal). Vers 14h00 GMT (16h00 HEC), l'euro valait 1,3225 dollar, alors qu'il était à 1,3300 dollar vendredi vers 21h00 GMT après avoir bénéficié de l'annonce d'un plan imminent de sauvetage sur la Grèce. L'euro, en revanche, se reprenait face à la monnaie nippone, à 125,07 yens contre 124,92 yens vendredi soir, tout comme le dollar, qui remontait à 94,56 yens, contre 93,87 vendredi. Les marchés japonais sont fermés lundi. Malgré l'accord annoncé dimanche d'un plan de sauvetage commun de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) de 110 milliards d'euros, dont 80 milliards à la charge de la zone euro, les incertitudes entourant la mise en oeuvre de ce plan continuaient de peser sur l'euro. Certains investisseurs s'inquiètent notamment de la ratification du plan de sauvetage par les différents parlements européens. Le Parlement fédéral allemand doit ainsi se prononcer deux jours avant des échéances électorales régionales le 9 mai. "Le FMI peut commencer à verser l'argent sans l'approbation des Parlements de l'UE, mais cela ne lève pas les incertitudes sur le montant final, ce qui pèse sur l'euro", soulignent dans une note les analystes de Barclays Capital. L'euro ne semblait pas non plus conforté par l'annonce, lundi matin, de la Banque centrale européenne (BCE), qui acceptera les titres de dette grecque en garantie de ses prêts, quelle que soit leur notation financière. Les marchés seront donc particulièrement attentifs au sommet extraordinaire des dirigeants des pays de la zone euro convoqué le 7 mai à Bruxelles pour discuter de la situation en Grèce et du plan d'aide sans précédent qui a été adopté. Pour Valérie Plagnol, directrice de la stratégie chez CM-CIC, la baisse de l'euro se poursuit "dans le contexte incertain" sur la crise grecque, "mais aussi dans la perspective d'un maintien durable des taux de la Banque centrale européenne au plus bas". La publication, vendredi, de la croissance des Etats-Unis au premier trimestre (+3,2%) n'a pas eu d'effet marqué sur le marché des changes, tout comme l'annonce, lundi, des chiffres de l'inflation américaine, montrant une accélération de 2,0% sur un an en mars. Vers 14H00 GMT, la livre britannique poursuivait sa remontée face à l'euro à 86,58 pence pour un euro, et progressait face au dollar à 1,5274 dollar, alors que la place londonienne est fermée lundi pour cause de jour férié. La monnaie helvétique restait stable face à l'euro à 1,4326 franc suisse pour un euro, mais cédait un peu de terrain face au dollar, à 1,0833 franc suisse pour un dollar. L'or a clôturé en hausse lundi à Hong Kong à 1178 dollars US l'once, contre 1172 dollars vendredi.