Le professeur Mohan Munasinghe, expert en développement durable et directeur général de l'Institut de consommation durable de l'Université de Manchester, a déclaré que le développement de la Chine était plus durable que celui des États-Unis ou de l'Europe lorsque ces pays en étaient au même stade. Au cours d'une interview récente auprès de Xinhua dans la capitale suédoise de Stockholm, M. Munasinghe, qui est également co-lauréat du prix Nobel de la paix 2007 en tant que vice- président du panel intergouvernemental sur les changements climatiques IPCC, a expliqué que le développement durable implique de trouver un équilibre entre développement économique et social et impact environnemental. "La proposition de la Chine de développement harmonieux de la société, et en particulier d'harmonie entre le développement socio- économique et l'environnement, est une voie vers le développement durable", a estimé M. Munasinge. "La Chine est plus prometteuse car son indice de développement durable montre que le développement de la Chine est plus durable que celui des États-Unis et de l'Europe lorsqu'ils en étaient au même stade de développement, c'est à dire à un revenu par habitant d'environ 3 000 dollars, a-t-il précisé. "La seconde raison est la discipline présente dans la culture orientale et en particulier en Chine et au Japon, il faut de la discipline pour mêler changements sociaux et développement économique, il faut beaucoup de discipline pour effectuer ces changements", a-t-il poursuivi, ajoutant que la manière d'expérimenter les changements pratiquée par la Chine était très bonne. "La Chine utilise fréquemment des programmes pilotes, et si ceux-ci s'avèrent fructueux, alors elle les étend dans d'autres zones et finalement au pays entier, tandis que s'ils échouent, il est toujours possible de les oublier et d'essayer de nouvelles méthodes, ainsi on obtient des changements plus bénéfiques en évitant un échec total", a estimé M. Munasinge.* "La Chine dispose du capital social pour faire de la société une société du consensus, tel est le capital social de la Chine. La modernisation a parfois pour effet de détruire des systèmes de valeurs très utiles, des systèmes de valeurs hérités des époques anciennes et liés aux valeurs du développement durable, par exemple sur les moyens d'utiliser toujours moins d'eau dans l' agriculture, et ainsi de suite", a-t-il dit. Notons d'un autre côté que le Conseil des Affaires d'État (gouvernement central chinois) a approuvé jeudi des directives adaptées pour encourager les réformes du système économique national en 2010, dans le but de construire des systèmes plus flexibles pour suivre le rythme rapide de la croissance économique chinoise. La Chine continuera à encourager les secteurs non publics de l'économie en réduisant les obstacles institutionnels pour l'investissement privé, et en améliorant les politiques de soutien pour le développement des petites et moyennes entreprises, indiquent les directives adoptées lors d'une réunion exécutive du Conseil des Affaires d'État, présidée par le Premier ministre Wen Jiabao. Le gouvernement chinois approfondira les réformes des entreprises publiques et des industries monopolistiques, en se focalisant sur les secteurs de l'électricité, des chemins de fer et des services postaux. En même temps, il renforcera le contrôle sur les secteurs financiers et améliorera davantage leur système, surtout dans les régions rurales sous-développées.