L'Ecole nationale des travaux publics (ENTP) et son partenaire le Laboratoire national de l'habitat et de la construction (LNHC), organisent les 3 et 4 avril en cours deux journées d'étude sur le thème "développement en géotechnique routière et routes algériennes ". La structure et la qualité du niveau de service d'un réseau routier dans n'importe quel pays ont des répercussions directes sur les conditions de développement économique. De ce fait, il y a nécessité d'améliorer constamment la qualité de ces réseaux. En revanche, même si notre pays possède un réseau routier des plus importants en Afrique (108 302 km), il n'en demeure pas moins que notre système de transport routier est en net décalage, notamment sur le plan qualitatif. Il devra répondre aux exigences de l'économie nationale et de son développement. Selon le rapport du Conseil national économique et social (Cnes) de 2004, le réseau routier actuel évolue dans un contexte marqué par la saturation, la congestion en milieu urbain, et plus principalement par la carence en matière de politique d'entretien. Ces dysfonctionnements se traduisent par des pertes du patrimoine routier, le freinage du développement industriel, la pollution de l'environnement et des pertes en vies humaines. Pour la seule année 2004, on a enregistré 43 777 accidents corporels sur le réseau routier algérien. Ces accidents se sont traduits par 64 714 blessés et 4 356 morts. Une étude nationale relative à l'accidentologie du réseau routier indique, selon les chiffres de 1997, qu'outre les drames sociaux que provoquent les accidents de la circulation, les coûts qu'ils induisent s'élèvent à environ 25 milliards de dinars par an. Exprimés autrement, ces coûts pouvaient permettre de financer la réalisation de 100 km d'autoroute ou 15 000 logements. Dans les perspectives du schéma directeur routier et autoroutier pour la période 2005-2025 il est prévu le renforcement du maillage infrastructurel routier actuel par la linéaire de plus de 12 000 km avec une tranche de moins de 4 000 km projetée pour le court terme, échéance 2010, (autoroute Est-Ouest et les aménagements routiers qui s'y rattachent) et une autre de près de 8 000 km prévue pour l'horizon 2025. Ce programme de construction est gigantesque et sa réalisation, dans les limites des budgets disponibles et dans les délais impartis, conformément aux exigences universelles de qualité, de sécurité et de rapidité, devra faire appel à toutes les innovations et à tous les outils et savoir-faire de la technique routière. Pour leur sauvegarde, l'exploitation des infrastructures devra se concevoir dans un cadre de management et de gestion intégrée basée sur le suivi du comportement par la surveillance permanente des routes, par des méthodes d'auscultation modernes. Par ailleurs, le potentiel d'innovations technologiques dans le secteur routier est immense. Les innovations s'expriment dans la conception de nouvelles chaussées (plus résistantes, moins bruyantes, scintillantes, démontables, à structure réservoir…), dans les méthodes modernes d'auscultation de diagnostic de l'état des ouvrages, et dans les méthodes de gestion intégrée des réseaux routiers. Toutes ces innovations visent à accroître la durée de vie des infrastructures et à améliorer la qualité du réseau routier à budget égal ou même réduit. Ainsi, le souci de réaliser les différents ouvrages et infrastructures routières vite et bien, ne doit pas négliger le respect de l'environnement et l'équilibre naturel. Espérons qu'à l'issue de ces journées d'étude, les pouvoirs publics, les universitaires et les opérateurs économiques seront sensibilisés sur la nécessité d'œuvrer ensemble pour l'appropriation de ces savoirs, méthodes et techniques innovantes, pour les utiliser dans la pratique routière nationale. A noter que près de 150 acteurs de la route sont attendus à ces journées d'étude pour entendre une vingtaine d'intervenants (maîtres d'ouvrage, universitaires, chercheurs, entreprises nationales et étrangères concernées par la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, fabricants de matériel moderne d'auscultation et d'entretien des routes). A signaler enfin que la manifestation est soutenue par plusieurs entreprises nationales et internationales concernées par la réalisation de l'autoroute Est-Ouest.