Alors que la création de richesses se mesure au nombre de petite et moyennes entreprises (PME) créées, l'Algérie avec ses 450 000 PME ne pourra pas relever le défi de préparer notre économie rentière à l'après-pétrole, sachant que le tissu industriel en Algérie n'est pas assez développé pour pouvoir assumer pleinement son rôle de créateur de richesses à l'orée de l'épuisement des ressources énergétiques fossiles. Aussi, avec une moyenne annuelle de 40.000 PME créées, l'Algérie reste loin derrière des pays, même en voie de développement, notamment, les pays voisins. Il se trouve que la cadence de création des PME-PMI se heurte à des obstacles multiformes. Le problème d'accès au foncier industriel dont même les investisseurs étrangers se plaignent, les tergiversation des banques quant à l'octroi du financement bancaire au profit des créateurs d'entreprises et ce, en dépit de l'existence d'un Fonds de garantie des investissements FGAR qui garantit aux banques le recouvrement des créances dans le cas où l'entrepreneur sera insolvable. Reconnaissant les contraintes auxquelles font face les jeunes créateurs d'entreprises, M. Rachid Moussaoui, directeur général, de l'Agence nationale de développement de la PME (ANDPME), qui s'exprimait dimanche sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, rappelle la mise en place des organes en charge de l'orientation et de l'accompagnement du futur chef d'entreprise. Au-delà des contraintes liées à l'accès au foncier industriel et au financement bancaire, une contrainte d'un autre genre fait barrage à la création d'entreprise. Il s'agit, selon M. Moussaoui, de celles liées à l'élaboration de l'étude technique du dossier pour prétendre à la création d'entreprise. A ce propos, il dévoile que beaucoup de dossiers sont mal ficelés en raison de l'incompétence de certains experts. Et pour régler ce problème définitivement, l'Agence dont il est à la tête, dit il, dispose d'un annuaire contenant la listes des experts-accompagnateurs et autres bureaux d'études qui auront à monter l'étude technique de la viabilité du projet. "Cet annuaire comporte 116 noms d'experts agréés, et la liste reste ouverte" a-t-il indiqué en soulignant que pour leurs rémunération, une partie du Fonds national de mise à niveau sera consacrée au paiement de leurs honoraires. Enchaînant sur le rôle de ces experts, l'orateur explique que ces derniers s'occupent, entre autres, de la facilitation et l'accompagnement des entreprises existantes (2 ans d'existence) dans l'intégration du Fonds national de mise à niveau. Ils se chargent également de l'élaboration du "Business plan". Pour la création d'entreprise un "Centre de facilitation" est opérationnel au niveau de l'ANDPME. Incubateur de PME, ce centre s'occupe de l'accompagnement dans la création d'entreprises. En outre, estimant qu'il y a une forte sollicitation des PME notamment dans le secteur des BTPH, l'orateur dit que ANDPME a mené des actions visant l'amélioration du climat de création d'entreprise. "On a pu rassembler les banques nationales et étrangères, activant sur le territoire national, afin d'uniformiser les procédures et les critères d'octroi de crédits à la création d'entreprise" a-t-il indiqué en relevant au passage que le programme de mise à niveau des PME est à même de redresser la situation des PME-PMI en Algérie. Selon lui, les PME-PMI souffrent du problème de désorganisation, d'après les conclusion des rapport d'expertise des entreprises concernée par le programme de mise à niveau. Et ce dernier "offre un appui important en matière de formation, de conseil et management pouvant remédier au problème, à l'instar de l'entreprise BK Industries, qui s'est améliorée après avoir bénéficié du programme de mise à niveau" a-t-il estimé. Sur le volet de la sous-traitance, M. Moussaoui met en avant les actions entreprises par l'ANDPME pour sensibiliser les entreprises nationales autour de la sous-traitance. A ce sujet, il lance un appel à l'endroit des grandes entreprises nationales, les SGP, à transmettre les offres de sous-traitance aux PME-PMI.