L'Agence internationale de l'énergie a réduit hier son estimation de la demande mondiale de pétrole en 2010, en raison d'une consommation plus faible qu'escompté sur les marchés émergents et d'ajustements des données sur la demande en 2008. Il s'agit du premier abaissement sensible de ses prévisions depuis un an. Dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier, l'organisation estime que la demande mondiale de pétrole brut devrait atteindre 86,38 millions de barils par jour en moyenne cette année, un chiffre en baisse de 220.000 barils par jour par rapport à celui donné en avril. La demande mondiale serait ainsi en hausse de 1,9%, ou 1,6 million de barils par jour, par rapport à 2009. La production que devrait fournir l'Opep pour équilibrer le marché ("call on Opec) devrait être de 28,85 millions de barils par jour selon les calculs de l'Opep, 29,18 mbj selon le ministère américain de l'Energie et 28,70 mbj, note Tornbjorn Kjus, analyste du cabinet DNB Nor. Dans tous les cas, l'Opep produit plus qu'elle ne devrait, souligne-t-il. Notons que les cours du pétrole évoluaient en ordre dispersé mercredi, après l'abaissement des prévisions de demande pétrolière par l'Agence internationale de l'Energie et sur fond de craintes persistantes sur la zone euro, le marché guettant à présent les chiffres des stocks américains. Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 51 cents à 81 dollars par rapport à la clôture de la veille. A la même heure, le "brut léger texan" (WTI), pour livraison à échéance identique, perdait 26 cents à 76,11 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). L'incertitude sur la capacité de la zone euro à redresser ses finances continuait mercredi à dominer le marché pétrolier, fébrile et sans direction claire depuis lundi. "Le marché continue à se demander si le plan de sauvetage européen va suffire à mettre un terme à la crise de la dette de la zone euro", commentaient les analystes du cabinet JBC. "Les prix du pétrole ont tenté de se redresser, mais le plongeon de la semaine dernière a dégrisé les +haussiers+ et tempéré leur enthousiasme", juge David Hufton, du cabinet PVM. Selon les prévisions des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les réserves de brut auraient augmenté de 800.000 barils, celles d'essence de 700.000 barils et celles de produits distillées (dont le gazole et le fioul de chauffage) d'un million de barils. Publiée mardi soir, à la veille de ce rapport, une étude de la fédération Americain Petroleum Institute a donné un signal inquiétant au marché sur l'état des stocks américains, en annonçant que, selon elle, les réserves du terminal de Cushing, le principal terminal de livraison américain, avaient atteint un nouveau record de 37 millions de barils.