Lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres du G 15 à Téhéran, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a prononcé un discours dans lequel il a remis en cause les critères injustes infligés aux pays en développement candidats à l'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "Nous déplorons (...) la volonté d'imposer aux pays en développement candidats à l'accession à l'OMC des conditions exorbitantes non exigées des pays membres même développés. Nous rejetons l'argument que tel serait le prix à payer par les pays en développement candidats pour leur retard, un retard qui leur a été imposé et qu'ils n'ont pas voulu", a persisté le président Bouteflika. Le chef de l'Etat a aussi fait part de l'avancée palpable des négociations sur le Système global de préférences commerciales entre pays en développement à pied d'œuvre depuis Sao Paulo. Il a rappelé que "la flexibilité et le traitement spécial et différencié accordés aux pays membres en cours d'accession à l'OMC lors de la Conférence ministérielle du SGPC de décembre 2009 démontrent, une fois de plus, les effets correctifs de la cohésion des pays du Sud dans un contexte d'entrave à nos exportations sur les marchés mondiaux". Il a déclaré que "l'accès aux marchés mondiaux de nos produits est encore plus gravement compromis par un nouveau "protectionnisme vert" qui transfère, par ce biais également des pays du Nord aux pays du Sud la charge de l'ajustement qu'appellent les changements climatiques", il les rappellent, "les pays industrialisés, historiquement responsables des émissions de gaz à effet de serre, se soustraient à leurs obligations en matière de lutte contre ce phénomène". "Le principe de la responsabilité commune et différenciée, consacré par la Convention et le Protocole de Kyoto, doit donc plus que jamais être réaffirmé par nous au lendemain des résultats mitigés de la Conférence de Copenhague", a-t-il ajouté. Le président Bouteflika a aussi insisté sur la procédure progressiste de l'intégration vers l'économie mondiale. Et qu'elle "demeure la seule voie" qui leur permettra de saisir au mieux les avantages. "Il est clair que l'intégration progressive des pays en développement dans une économie mondiale, dont nous devons être les co-artisans, demeure la seule voie qui leur permettra de tirer profit des opportunités ouvertes par la mondialisation", a encore déclaré le chef de l'état. "La réalisation de cet objectif tarde à voir le jour", a-t-il souligné, en avertissant :"il est même à craindre qu'un certain nombre de pays, les plus faibles et les plus démunis, ne reçoivent de la mondialisation que des retombées négatives". Le président a démontré que les "quelques acquis enregistrés jusqu'à présent correspondent à des revendications qui ont été celles de notre groupe". "Notre action commune doit se renforcer. Elle doit contribuer à un éveil de nos partenaires du Nord aux vertus de la prospérité partagée et du développement durable", a-t-il poursuivi. Le chef de l'état a souligné que "par-delà les Etats, notre action doit conduire à une prise de conscience généralisée des dangers et des défis dont sont porteurs la misère, la pauvreté et la faim". "L'Afrique représente probablement le continent où tous ces défis se trouvent concentrés, mais qui, en même temps, détient des potentialités de développement considérables qui n'attendent qu'à être libérées", poursuit le chef de l'Etat. Il a réaffirmé que l'ouverture du G8 aux aspirations de l'Afrique, notamment dans le cadre du NEPAD, "a marqué indéniablement un tournant significatif dans le développement de cette région". "L'implication plus audacieuse de notre groupe dans cette entreprise, en raison de sa composante et du poids de ses membres, notamment au sein du G20, pourrait se révéler d'un apport précieux au développement des pays africains", a-t-il conclut.