Le président de la République ne manquera pas de stigmatiser le processus de Doha dont les engagements ne sont pas concrétisés sur le terrain. L'Algérie ne se pliera pas aux exigences de l'OMC. Tel est le message lancé par le Président Abdelaziz Bouteflika à partir de Téhéran, à l'occasion d'un discours prononcé au 14e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres du G15, qui a pris fin hier. «Nous déplorons la volonté d'imposer aux pays en développement, candidats à l'accession à l'OMC, des conditions exorbitantes, non exigées des pays membres, même développés», déclare-t-il. Avant de poursuivre: «Nous rejetons l'argument que tel serait le prix à payer par les pays en développement candidats pour leur retard.» Un retard qui leur a été imposé et qu'ils n'ont pas voulu choisir. Cette position renseigne sur la complexité des négociations entre l'Algérie et l'OMC. Le commerce extérieur, les services, l'énergie et l'importation des véhicules de plus de trois ans compliquent les négociations. Le Président Bouteflika a rappelé que l'accès aux marchés mondiaux de nos produits est encore plus gravement compromis par un nouveau «protectionnisme vert» qui transfère par ce biais également, des pays du Nord aux pays du Sud, la charge de l'ajustement qu'appellent les changements climatiques. «Pourtant les pays industrialisés, historiquement responsables des émissions de gaz à effet de serre, se soustraient à leurs obligations en matière de lutte contre ce phénomène.» La promotion de règles de jeu équitables dans les domaines du commerce, du financement, de l'investissement et du transfert de technologie en est la condition incontournable. Bouteflika ne manquera pas de stigmatiser le processus de Doha, dont les engagements ne sont pas concrétisés sur le terrain. «En effet, les aléas de ces négociations interminables pénalisent d'abord, les plus vulnérables qui voient chaque jour s'éloigner un peu plus les perspectives d'accès de leurs produits aux marchés des pays développés», précise-t-il. Le Président Abdelaziz Bouteflika a dénoncé à partir de l'Iran «la gestion des Gardiens du Temple» de l'orthodoxie financière qui ont failli dans leur tâche. Il rappelle que le système monétaire et financier international, dont les pays industrialisés ont dicté les règles, a failli s'effondrer totalement et menace ruine encore. «Nous pouvons aussi revendiquer légitimement notre droit d'impulser la refonte du système monétaire et financier international», lance-t-il à l'assistance. Le fait que 5 Etats membres du Groupe des 15 soient aussi membres du G20, offre l'opportunité aux pays en voie de développement de faire valoir, au sein de ce dernier les objectifs et les priorités «que nous aurons déterminés ensemble». Et au Président de s'attaquer aux promesses non tenues de la Communauté internationale, en termes d'Aide publique au développement. «Tout en revendiquant une amélioration de la qualité et de l'efficacité de cette aide, il nous faut faire campagne pour son augmentation substantielle, afin de nous rapprocher des objectifs de développement internationaux.» Notons que le 14e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres du G15 a pris fin lundi à Téhéran, après plus de 3 heures de travaux à huis clos. Les dirigeants des pays du G15, dont le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, ont adopté une déclaration finale dans laquelle l'accent a été mis sur le renforcement de la coopération politique et économique Sud-Sud.