L'importation de 10 000 tonnes de viandes ovines fraîches du Soudan, en prévision du mois de Ramadhan, peut se vouer à l'échec. L'information rapportée par la presse, selon laquelle le rapport du groupe de vétérinaires algériens, dépêché au Soudan pour s'enquérir de l'état de santé du cheptel soudanais, faisait état d'atteinte du cheptel de maladies contagieuses graves telles que la fièvre aphteuse, n'a été ni infirmée ni confirmée par le ministre de l'Agriculture, M. Rachid Benaïssa. En effet, lors d'un point de presse animé, hier en marge de l'inauguration de la 10e édition du Salon international de l'élevage et du machinisme agricole, le ministre s'est contenté de répondre vaguement sur la question, en indiquant que l'importation de cette quantité de viandes est une opération commerciale. Si la qualité du produit ne répond pas aux critères sanitaires, l'opération ne sera pas effectuée. Ce qui laisse entendre que la récente déclaration d'un responsable du ministère de l'Agriculture sur l'éventualité d'écarter l'importation de viandes en provenance du Soudan, en raison de la mauvaise santé du cheptel, est bel et bien envisageable. Seulement, le ministre a voulu minimiser l'impact d'une telle déclaration sur le plan diplomatique. " Arrêtez de politiser cette opération commerciale ", a-t-il lancé en direction des journalistes. Il est à rappeler, dans ce sens, que l'ambassadeur du Soudan à Alger a vivement réagi, sur les colonnes de la presse nationale, sur les propos tenus par le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture sur les révélations du rapport des experts vétérinaires qui attestent que le cheptel soudanais est atteint de maladies graves. En effet, S.E.M. Mohamed Hamed Al-Fakie a démenti les informations fournies par le responsable du ministère de l'Agriculture, en estimant que la divulgation de ce genre d'informations est préjudiciable à la réputation de son pays. Ce qui va compromettre la volonté des autorités algériennes à importer la quantité de viandes prévue pour le mois sacré. En attendant les conclusions du rapport détaillé sur la santé du cheptel et le lancement officiel de l'opération, les opérateurs économiques nationaux devront, avant de procéder à l'importation des 10.000 tonnes de viandes fraîches, se procurer l'autorisation du ministère de l'Agriculture, leur permettant d'entamer l'importation de cette énorme quantité de viandes. " Cette opération est destinée particulièrement à inonder le marché, notamment au début du mois de Ramadhan, de sorte à rendre la viande à la portée du citoyen algérien ", a indiqué le ministre. Dans le même ordre d'idées, M. Benaïssa révèle les efforts consentis par son département afin de réguler le prix de la viande, en reconnaissant que le marché de distribution est mal organisé. " Nous soutenons des actions pour moderniser l'élevage. Ceci dit, il y a organisation, notamment en ce qui concerne l'abattage. D'ailleurs, la création de trois complexes d'abattage au niveau national est programmée", a-t-il précisé en indiquant les pouvoirs publics ont tout fait pour que le prix de viande soit accessible aux citoyens.