Afin d'assurer la sécurité alimentaire qui doit passer par une forte production agricole, d'où la nécessité d'avoir suffisamment d'eau pour l'irrigation, l'Etat a consenti d'énormes efforts pour mobiliser les ressources hydriques. M. Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a indiqué, dans ce sens, lors d'une journée technique sur l'utilisation des eaux usées épurées à des fins agricoles, avant-hier, à Tlemcen, que "chaque goutte d'eau collectée, quelle que soit son origine, est utile pour renforcer la production agricole, notamment l'utilisation des eaux usées traitées qui pourront être d'une grande utilité dans l'irrigation de plusieurs terres agricoles de manière permanente, réglementée et satisfaisante", a-t-il ajouté. Ainsi, des responsables au ministère de l'Agriculture et du Développement rural et ceux du ministère des Ressources en eau, ont affirmé que l'utilisation des eaux usées traitées dans l'irrigation agricole est encore "au stade expérimental" en Algérie. De son côté, le directeur central au ministère des Ressources en eau, Omar Bougueroua, a indiqué, à cette occasion, que la superficie irriguée est de l'ordre de 950 000 hectares sur une surface agricole utile de l'ordre de plus 9 millions d'hectares d'où "la nécessité de recourir aux eaux non conventionnelles, dont les eaux dessalées et les eaux usées épurées". Dans une communication ayant pour thème "Réutilisation des eaux usées pour l'irrigation agricole", Il a ajouté que le volume des eaux usées rejetés à l'échelle nationale est estimé à près de 750 millions de mètres cubes et dépassera les 1,5 milliard m3 à l'horizon 2020. "Un programme ambitieux de réalisation d'installations d'épuration a été initié dans ce sens et le nombre de stations d'épuration est de 102 Step", a-t-il souligné en annonçant que "le programme en cours de réalisation, qui sera achevé en 2012, prévoit 176 stations, ce qui donnerait une production d'eaux usées épurées de 550 millions m3/an, soit l'équivalent de 10 barrages de moyenne capacité". L'intervenant a également indiqué que le programme 2010-2014 prévoit la réalisation de 40 autres Step, ce qui porterait la capacité d'épuration, à l'horizon 2020, à 1,2 milliard de m3/an. Aussi, "pour une meilleure utilisation de cette ressource spécifique, des actions pour la définition des opportunités de réutilisation et de réglementation de l'usage de cette ressource non conventionnelle sont concrétisées à travers l'étude de réutilisation des eaux usées épurées à l'échelle nationale, élaborée par le ministère des Ressources en eau". D'autre part, le représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Redjal Noureddine, a souligné, dans sa communication intitulée "Le programme d'économie d'eau 2009-2014: utilisation des eaux usées épurées", qu'il a été constaté une évolution des superficies agricoles irriguées passant de 350 000 ha en 2000 à 928 955 ha en 2008, ainsi qu'une amélioration qualitative des systèmes économiseurs d'eau. La superficie irriguée en systèmes économiseurs (aspersion, goutte à goutte) est passée de 75 000 ha en 2000 à 346 000 en 2008, a-t-il souligné. M. Redjal a fait remarquer que 20 millions d'hectares dans le monde sont irrigués avec les eaux usées traitées, en indiquant que 2.300 hectares sont irrigués à titre d'essai, dans les wilayas de Souk Ahras, Sétif, Constantine, Mila et Boumerdès. Dans son intervention, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a rappelé les programmes concrétisés depuis 1999 pour faire face au déficit hydrique dû à la sécheresse et ceux visant la mobilisation des eaux non conventionnelles pour satisfaire tous les besoins en eau. Il s'est étalé ensuite sur l'aspect de l'épuration des eaux usées et leur utilisation dans l'irrigation agricole "qui aurait sans aucun doute des impacts positifs sur le développement agricole dans le pays". Zineb B.