Trente années après sa dernière réforme qui date de 1975, la Bceao a mis en place, le 31 mars dernier, une nouvelle organisation. Profitant d'un débat sur le thème 'Défis et opportunités du secteur bancaire de l'Uemoa' initié par la diaspora africaine à travers l'association Initiative Ivoire Expertise Canada, le Gouverneur Dacoury-Tabley a informé des nouvelles mesures de la réforme du 31 mars dernier. Entre autres points, il s'est particulièrement réjoui du nouveau cadre institutionnel de la banque. Le Conseil des ministres et le Conseil d'administration qui étaient jusqu'ici les organes de gestion de la Bceao, avaient des missions doubles de définir la politique monétaire de l'institution et de gérer l'activité courante de la banque. Une telle situation créait énormément de confusions. Désormais, la réforme du 31 mars a mis en place un Comité de politique monétaire qui définit la politique monétaire de l'institution bancaire, tandis que le Conseil d'administration est confiné dans le rôle de gestion de la Bceao en tant qu'entreprise courante. Ce point de la réforme est assimilé par le Gouverneur comme l'octroi d'une indépendance de la Bceao vis-à-vis de ses Etats membres. 'Vous savez que nous avons huit pays de l'Union, huit chefs d'Etat, huit gouvernements, ce qui fait qu'on peut être soumis à des pressions. Aujourd'hui, la réforme nous confère l'indépendance de gestion, de mouvements et de décisions, ce qui est important', a-t-il souligné.Le Gouverneur Dacoury-Tabley a aussi apprécié la mesure du renforcement de la définition du rôle de la Bceao dans le cadre de la stabilité des prix pour une politique monétaire efficiente. Il est d'avis qu'une bonne stabilité des prix garantit la croissance d'autant qu'elle est incontournable pour asseoir une bonne visibilité pour les opérateurs économiques et les investisseurs qui risquent leur argent.