Celui-ci intervient au moment où les inspections du travail tardent à mener leur besogne pédagogique auprès des employeurs. Une autre tentative pour asphyxier une éventuelle grogne ouvrière. Celle-ci pointait à l'horizon dans au moins trois secteurs d'activité, à savoir les ports, Air Algérie ainsi que le secteur du bois. Tandis que celui du textile montrait des symptômes d'un état comateux. La Centrale syndicale prêche, à nouveau, un «tout va bon train» pour la paraphe de trois conventions de branche restées en souffrance. Abdelmadjid Sidi-Saïd fixe un nouveau délai aux «traînards». Les accords entre les Fédérations de l'Ugta et les SGP (Société de gestion des participations) devront être signés «au plus tard, début janvier 2007». C'est un langage qui devient usé et si classique pour les milliers de travailleurs laissés sur leur faim. Un autre délai de trop. Celui-ci intervient au moment où les inspections du travail tardent à mener leur besogne pédagogique auprès des employeurs. Elles sont chargées, rappelons-le, de faire campagne auprès des patrons pour l'application des décisions de la tripartite de septembre dernier. S'agit-il d'une nouvelle séance de négociations entre les inspecteurs du travail et les employeurs? Une fois de plus, les appareils de l'Etat donnent l'impression d'y aller avec le dos de la cuillère. Quoi qu'il en soit, il faudra attendre la fin du mois de janvier 2007 pour savoir si cette nouvelle revalorisation salariale prendra sérieusement les allures des précédentes décisions. Car, celle-ci est prise en charge, financièrement, par la loi de finances 2007 que signera le chef de l'Etat avant la fin de la semaine. Se voulant rassurant, le patron de l'Ugta met à profit son énième sortie afin de répondre aux interrogations des travailleurs, ulcérés par des promesses encore non tenues. Ainsi, dans une déclaration à l'APS, Abdelmadjid Sidi-Saïd a indiqué que les conventions de branche des trois entreprises économiques, Air Algérie, les ports d'Algérie (Sogéports) et du Groupe bois, «seront signées soit avant la fin de décembre soit début janvier». Il affiche une mine impavide face aux signaux d'un début 2007 agité si toutes les promesses faites ne sont pas tenues. «L'essentiel est que les négociations entre les représentants des travailleurs et les SGP vont bon train». Ces conciliabules qui s'avèrent être une étrange alchimie n'ont pas encore connu le bout du tunnel depuis avril 2005. Face à ce retard inexpliqué, Sidi-Saïd se dit, toutefois, satisfait de constater «l'absence de blocage». Le secrétaire général de la Centrale syndicale laisse planer d'autres doutes. «Même si les conventions ne seront pas signées d'ici à la fin décembre, l'essentiel est qu'aucun blocage n'a été relevé lors des discussions». Le simple travailleur ne cherche plus midi à quatorze heures, mais qu'on réponde simplement à cette question: puisque aucun blocage n'est constaté, comment peut-on expliquer un tel retard? L'équation est si simple. A en croire le patron de l'Ugta, les pourparlers avec les entreprises des Ports d'Algérie seront finalisés, «probablement aujourd'hui», alors que ceux d'Air Algérie et du Groupe bois «sont en voie d'achèvement». Sidi- Saïd avait annoncé déjà que les procédures sanctionnant définitivement le gros chapitre des conventions de branche ne peuvent être parachevées avant un ou un an et demi. Ensuite, interviendra l'autre bataille dite des «statuts particuliers pour les travailleurs de chaque secteur d'activité». De la signature des conventions découleront les augmentations de salaires se situant entre 3000 et 3500DA. Le décret exécutif censé donner corps à un Snmg à 12.000DA a déjà vu le jour. Son application est censée intervenir à compter de janvier 2007.