La compagnie nationale des hydrocarbures a placé 1 milliard de dollars dans un fonds d'investissements américain, ce qui lui a permis de réaliser une plus value de pas moins de 600 millions de dollars depuis 2005. L'ex-ministre de l'Energie et des Mines a, en effet, indiqué jeudi le capital placé dans le fonds d'investissements Russel, ''a été restitué et on a fait un gain de 600 millions de dollars sur cet investissement. On a gagné pratiquement plus de 60% sur ces fonds et ils ont été restitués''. Et d'ajouter que " c'est une excellente opération. C'est une opération, d'abord, qui nous a fait diversifier le risque parce que les actions que détenaient Sonatrach auparavant étaient des actions sur Anadarko et Duke energy (...). Ce qui a été décidé en 2005, c'est de diversifier le portefeuille et faire un placement dans diverses sociétés pour éviter (les retombées) de la chute des actions de ces firmes. C'est ce que font toutes les compagnies internationales''. Le ministre a précisé que ''l'Etat a décidé que tous ces fonds doivent être rapatriés et ils ont été rapatriés. Ce qui est important de retenir, c'est que nous avons gagné 600 millions de dollars sur 1 milliard de dollars de placement". Il a également fait savoir que Sonatrach ''a rapatrié des dividendes de 440 millions de dollars qui ont été gagnés dans les opérations de ses filiales à l'extérieur''. Par ailleurs, il a avancé que les exportations pétrolières devraient s'établir entre 53 et 60 milliards de dollars en 2010. Sur un autre registre il est utile de signaler que le ministre a déclaré lors de la session plénière l'Assemblée populaire nationale que "les compagnies pétrolières activant en Algérie sont assujetties à une loi claire et rigoureuse quant au paiement des impôts et redevances, une loi qui ne permet aucune forme d'évasion fiscale". M. Khelil a précisé en ce qui concerne les compagnies qui "recourent au changement de leur dénomination d'un contrat à l'autre pour se soustraire au paiement des impôts", que "toutes les activités des compagnies étrangères sont régies par la loi et ces dernières ne peuvent en aucun cas se dérober au paiement des impôts car la loi algérienne est claire en la matière". "Toute compagnie étrangère activant dans le secteur de l'énergie en Algérie se doit de déposer auprès de la Banque d'Algérie ses revenus en monnaie convertible, y compris les montants destinés au paiement des impôts et redevances", a-t-il ajouté. Dans ce contexte, M. Khelil a rappelé la mission de l'agence "Alnaft" qui "fait obligation à ces compagnies de présenter un relevé de leurs transferts financiers et se charge, elle même, de la collecte des redevances qu'elle verse au Trésor". Le ministre a, en outre, démenti "l'allégation" du député selon laquelle "ces compagnies importent des matières premières et des travailleurs de l'étranger", affirmant que la loi "oblige ces compagnies à exploiter les ressources et la main-d'œuvre locales". Evoquant le projet Medgaz, le ministre a précisé que le gazoduc sous-marin Medgaz, reliant directement l'Algérie à l'Espagne, sera opérationnel en septembre prochain. "Certaines parties (de ce projet) sont déjà réceptionnées et subissent des tests. Les installations de compression seront terminées vers la fin du mois de juin prochain et seront testées à leur tour. Normalement, on commencera l'envoi du gaz (vers l'Espagne) au mois de septembre prochain", a-t-il ajouté. Selon lui, le projet a été retardé de trois mois par les travaux d'installation des stations de compression et l'interconnexion avec le système espagnol. Le projet Medgaz est mené par le consortium du même nom dans lequel Sonatrach est actionnaire majoritaire avec 36% des parts du capital, contre 20% pour chacune des sociétés espagnoles Cepsa et Iberdrola, tandis que les 24% restantes sont partagées à parts égales entre Gaz de France et Endesa (12% chacune), rappelle-t-on. D'un coût total estimé à 900 millions d'euros, ce gazoduc a une capacité initiale de 8 milliards de m3/an, extensible par la suite à 16 milliards de m3/an. Le Medgaz reliera Béni Saf (sur la côte algérienne) à Almeria (sur la côte espagnole). Il sera alimenté depuis le centre national de dispatching gaz de Hassi R'mel. Ce gazoduc est une canalisation d'un diamètre de 24 pouces de transport de gaz naturel qui traversera la mer Méditerranée et reliera l'Algérie à l'Europe via l'Espagne. Il est d'une longueur de 1.050 km dont 550 km sur le territoire algérien et d'une profondeur de plus de 2.000 mètres. Notons que selon le quotidien économique espagnol, L'Expansión, l'exploitation du gazoduc Medgaz, qui devrait être opérationnelle en juillet, pourrait être encore retardée de plusieurs mois à cause de la crise économique et financière qui touche l'Espagne et qui a conduit à une baisse de la demande de gaz. Medgaz est exploité par un consortium composé des groupes espagnols Endesa (12%), Iberdola (20%), Cepsa (20%), du français GDF Suez (12%) et de Sonatrach (36%), qui est également le fournisseur des autres partenaires à travers des contrats à long terme.