L'Algérie attend des recettes pétrolières dépassant, pour la première fois, les 40 milliards de dollars. L'investissement dans le domaine des hydrocarbures en Algérie atteindra quelque 33 milliards de dollars durant les cinq prochaines années, dont probablement 8 milliards de dollars d'investissements directs étrangers. C'est ce qu'a annoncé, samedi, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, dans un entretien paru dans le quotidien El Moudjahid. «Ces investissements vont inclure, pour la première fois, la réalisation d'une dizaine d'unités pétrochimiques grâce notamment aux dispositions libérales de la nouvelle loi sur les hydrocarbures», a précisé le ministre. M.Khelil a révélé, à ce sujet, que des offres avaient d'ores et déjà été enregistrées pour ces projets d'unités pétrochimiques et les marchés seront octroyés dans les six prochains mois. La loi sur les hydrocarbures consacre, faut-il le rappeler, la séparation définitive entre le rôle de l'Etat, propriétaire du domaine minier et régulateur et le rôle économique de Sonatrach. Son entrée en vigueur, en juillet 2005, aura marqué le parachèvement des réformes du secteur. Concernant les investissements étrangers en Algérie dans le secteur de l'énergie durant les cinq dernières années, M.Khelil a indiqué qu'ils s'étaient élevés à plus de 8 milliards de dollars dans le secteur des hydrocarbures et à plus de 600 millions de dollars dans d'autres branches énergétiques. Parmi celles-ci, il a rappelé les contrats conclus pour la réalisation de projets de dessalement de l'eau de mer pour plus d'un milliard de dollars avec une contribution du partenaire étranger évaluée à 500 - 600 millions de dollars. La production attendue de ces contrats totalise environ 1 million de mètres cubes d'eau par jour. «Ce sont des investissements étrangers directs et pas des financements», a-t-il précisé. A une question sur les grandes opérations de partenariat engagées par le secteur avec des partenaires étrangers, le ministre a indiqué que les Australiens, les Anglais et les Canadiens constituent «nos premiers grands partenaires dans le domaine des hydrocarbures, l'exploration, le transport ou dans la génération de la production électrique». A ce titre, il a cité la société canadienne SNC Lavalin qui est devenue le premier investisseur étranger dans le secteur de l'électricité en Algérie, ce qui est, à son avis, «une chose rare dans un pays en voie de développement dans ce genre d'activité». En 2005, le secteur de l'énergie a connu des niveaux de performance record non seulement en termes de revenus mais également en termes de volumes de production, de réalisation et de lancement d'importants projets en Algérie et à l'étranger. L'Algérie attend cette année des recettes pétrolières jamais égalées, dépassant pour la première fois, les 40 milliards de dollars. Ce résultat a pu être réalisé grâce à une flambée exceptionnelle des cours internationaux du pétrole à un pic de 70,8 dollars le baril pendant l'été pour le pétrole américain, et une moyenne de 54 dollars pour le Sahara Blend algérien, selon des données de l'Opep. L'accroissement de la production pétrolière nationale, à 1,450 million de barils/jour, et gazière, à plus de 60 milliards de m3, grâce à l'entrée en production de nouveaux gisements et le développement d'autres par Sonatrach et ses partenaires, a contribué également à l'accroissement historique des revenus extérieurs algériens. Avec ce niveau de production, l'Algérie aura réussi son pari d'atteindre l'objectif de produire 1,5 million de barils de pétrole par jour prévu début 2006, et 2 millions de b/j et 85 milliards de m3 de gaz d'ici à 2010. Cet objectif devrait être atteint grâce, entre autres, aux accords conclus, en 2005, avec 4 grandes compagnies mondiales (BP, Shell, l'emiratie Gulf Keystone et l'australienne BHP) sur 9 blocs d'exploration à l'issue d'un 6e appel d'offres, le dernier lancé par Sonatrach dans le cadre de l'ancienne loi.