La production de brut des pays membres de l'Organisation des pays exporteurs de pétrole (Opep) a augmenté en mai, pour atteindre un plus haut depuis 17 mois, indique une étude Reuters publiée vendredi, la baisse des prix n'ayant visiblement pas suffi à encourager à un respect plus strict des objectifs de production. Les 11 membres soumis à des quotas de production ont en moyenne produit 26,90 millions de barils par jour (bpj) sur le mois qui s'achève, contre 26,88 millions bpj en avril, selon cette étude. L'offre de l'Opep ne devrait pas changer tant que les cours du pétrole évolueront entre 70 et 80 dollars, une fourchette appréciée par une majorité de membres, expliquent les analystes. Le pétrole est tombé en-dessous des 65 dollars le baril au mois de mai, suscitant l'inquiétude de certains membres de l'Opep, avant de remonter autour de 75 dollars. Notons que l'Opep n'est pas encore inquiète de la baisse des prix du brut, qui sont tombés sous les 70 dollars le baril. Aussi, l'organisation n'envisage pas, pour le moment, de tenir une réunion extraordinaire. Les cours du pétrole se stabilisaient vendredi, retombant sous 75 dollars, alors que les Bourses mondiales passaient dans le rouge après un coup de frein de la consommation aux Etats-Unis. Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 3 cents à 74,63 dollars par rapport à la clôture de la veille, après avoir évolué la majeure partie de la journée au-dessus de 75 dollars pour la première fois depuis dix jours. A la même heure, le "brut léger texan" (WTI), pour la même échéance prenait 3 cents à 74,58 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Comme les Bourses européennes, les cours du brut effaçaient leur progression de la séance vendredi, après avoir bondi d'environ 8% sur les deux séances précédentes, "soutenus par des espoirs de bons niveaux de demande à venir, grâce à un apaisement des craintes liées à la crise de la dette en zone euro et à un démenti de la Chine sur le fait qu'elle chercherait à vendre une partie des obligations d'Etat en euro qu'elle détient", commentaient les courtiers d'ETX Capital. Ainsi, la confiance des investisseurs en la vigueur de la reprise de la première économie mondiale était refroidie par la stabilisation des dépenses de consommation des ménages américains en avril par rapport à mars, mettant fin à six mois consécutifs de hausse qui avaient soutenu la reprise, selon des chiffres publiés vendredi, alors que les analystes attendaient une nouvelle progression. Par ailleurs, la saison 2010 des ouragans dans l'Atlantique pourrait être "une des pires" jamais enregistrées et les huit à 14 cyclones prévus par les météorologistes américains, augmentant ainsi les risques pour les installations pétrolières du golfe du Mexique. Entre 14 et 23 tempêtes, d'une puissance suffisamment importante pour que leur soit donné un nom, avec des vents minimum de 62 km/h, sont prévues au cours de la saison des ouragans qui commence le 1er juin et se termine le 30 novembre, selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). "Les investisseurs sont toujours nerveux à l'approche de la saison des ouragans dans le golfe du Mexique, tout particulièrement (cette année) après plusieurs saisons relativement calmes", notait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.