La production de brut des pays membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) est au plus haut ; elle a augmenté en mai pour atteindre un plus haut de dix-sept mois, c'est souligné dans une étude Reuters publiée vendredi dernier, la baisse des prix n'ayant visiblement pas suffi à encourager à un respect plus strict des objectifs de production. Les onze membres soumis à des quotas de production ont en moyenne produit 26,90 millions de barils par jour (bpj) sur le mois qui s'achève, contre 26,88 millions de barils par jour en avril dernier, selon cette étude. Les quotas de l'organisation sont fixés officiellement à 24,84 millions de barils par jour, une offre qui ne devrait pas changer tant que les cours du pétrole évolueront entre 70 et 80 dollars, une fourchette appréciée par une majorité de membres, expliquent les analystes. Cette surproduction est le fait de non-respect des quotas de production. Elle a fait l'objet de discussions, tumultueuses parfois, à l'occasion des récentes conférences ministérielles. Mais, le problème reste entier, chaque membre semblant tirer la couverture à soi. Il risque de s'exacerber si jamais les cours du pétrole dégringolent davantage. Le pétrole est tombé en dessous des 65 dollars le baril au mois de mai, avant de remonter autour de 75 dollars, un seuil rassurant, l'heure n'est donc pas à l'inquiétude. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole n'est pas encore inquiète au sujet de la baisse des prix du brut, qui sont tombés sous les 70 dollars le baril, affirmait mardi dernier le ministre koweïtien du Pétrole, cheikh Ahmad Abdallah El Sabah, cité par des agences de presse. «Pas encore», avait répondu cheikh Ahmad aux journalistes qui lui demandaient si l'OPEP était inquiète parce que les prix étaient tombés sous les 70 dollars le baril. Le ministre avait rappelé que l'OPEP n'envisageait pas pour le moment de tenir une réunion extraordinaire. «Nous allons uniquement appeler à plus de respect» des quotas de production, avait encore dit le ministre, dont le pays est le quatrième producteur de l'OPEP avec 2,2 millions de barils par jour.C'est une déclaration qui rejoint celles exprimées, ces derniers jours, par d'autres ministres de l'OPEP. Chakib Khelil avait également affirmé la semaine dernière que l'organisation viennoise n'envisageait pas de réunion extraordinaire en raison de la chute des prix du pétrole avant sa rencontre ordinaire prévue le 15 octobre. Et, pendant que les affirmations se multiplient au sujet de la non-tenue d'une réunion extraordinaire, les cours de l'or noir continuent leur mouvement de yo-yo. Vendredi dernier, ils étaient repartis à la baisse. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet avait ainsi terminé à 73,97 dollars, en recul de 58 cents par rapport à la veille. Il avait pris près de six dollars, soit plus de 8%, sur les deux séances précédentes. Mardi dernier, les cours du brut étaient aussi orientés à la baisse, mais dans une proportion différente. Dans les échanges matinaux, pour l'exemple, le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet cédait 56 cents à 69,65 dollars, tandis que le brent de la mer du Nord, à échéance identique, reculait de 72 cents à 70,45 dollars. Y. S.