Une enquête Reuters publiée lundi démontre que l'offre en brut des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a grimpé en juillet.Ainsi, la production des 11 pays membres de l'Opep liés par des quotas, soit tous sauf l'Irak, est passée le mois dernier à 26,07 millions de barils par jour (bpj) contre 26,02 bpj en juin. Selon l'enquête Reuters, la hausse des productions saoudienne, angolaise et irakienne étant venue compenser les interruptions observées au Nigeria par des attaques rebelles. L'Opep, qui produit plus d'un tiers du pétrole mondial, s'est engagée dans une politique de réduction de son offre afin de juguler la chute des cours. Depuis septembre, elle s'est fixé pour objectif de réduire sa production quotidienne de 4,2 millions de bpj. En juillet, la production a été de 1,23 million bpj supérieure à l'objectif de 24,84 millions de bpj. Ce chiffre porte à 71% le taux de conformité aux objectifs contre 72% en juin et 75% en mai. Mais ces nouveaux chiffres semblent avoir affecté les cours du brut qui perdaient légèrement du terrain hier après avoir atteint un pic de plus de 10 mois lundi. En effet, les prix du pétrole se négociaient au-dessus des 71 dollars le baril hier dans les échanges électroniques en Asie. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre perdait 15 cents à 71,43 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre atteignait 72,20 USD, son plus haut depuis fin juin. Au début des échanges européens, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 75 cents par rapport à la clôture de vendredi, à 72,80 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). Il a touché lundi un plus haut depuis le 15 octobre à 73,95 dollars. A la même heure, le brut léger texan (WTI) pour la même échéance cédait 1,08 dollar à 70,50 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Le WTI avait touché lundi un plus haut depuis le 16 juin à 72,10 dollars. Le brut pâtissait désormais de prises de bénéfice des investisseurs qui guetteront les dépenses de consommation et les revenus des ménages aux Etats-Unis, en juin (12H30 GMT). "En juillet, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) aurait produit plus que ce que ses quotas l'autorise pour le 4e mois d'affilée, une hausse qui n'a pas réussi à être endiguée par les attaques au Nigeria" rapportait par ailleurs Eugen Weinberg, de Dresdner Kleinwort. Certains producteurs auraient été tentés par la récente hausse des prix pour remettre en marche leurs installations. En outre, la raffinerie BP de Rotterdam, d'une capacité de 386'000 barils par jour, a redémarré lundi après une panne de courant qui avait interrompu les opérations vendredi. Lundi, le brut avait profité d'indicateurs rassurants, ayant provoqué un nouveau recul des valeurs refuge comme la monnaie américaine, ce qui renforçait d'autant l'attrait du baril, libellé en dollars. La monnaie unique européenne a dépassé 1,44 dollar et touché un plus haut depuis décembre. Parmi ces indicateurs, la baisse de l'activité industrielle aux Etats-Unis a encore ralenti en juillet, selon l'indice des directeurs d'achats ISM, qui a progressé à 48,9 points. L'indice a progressé pour le septième mois consécutif, après un plus bas en décembre à 32,9 points. En outre, les dépenses de construction aux Etats-Unis ont augmenté en juin alors que les économistes s'attendaient à une baisse. Et la production manufacturière en Chine a en effet connu en juillet sa plus forte hausse depuis un an, soutenue par la demande intérieure, nouveau signe d'une reprise. Autre facteur soutenant la hausse des cours, "le chef économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, a peint un tableau relativement sombre de la production", relevaient les analystes de JBC Energy. La reprise économique est menacée par une "crise énergétique", la plupart des grands champs pétroliers ayant déjà passé leur pic de production, s'était inquiété lundi l'économiste. Si cette "crise énergétique" intervenait dans les cinq prochaines années, elle pourrait compromettre la sortie de la crise économique, avait estimé M. Birol dans un entretien au quotidien britannique The Independent. Un prix du pétrole élevé, porté par une augmentation rapide de la demande, et une stagnation, voire un recul, de la production, risquent de faire dérailler la reprise, avait-il ajouté. Résultat : à 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre prenait 1,53 dollar par rapport à la clôture de vendredi, à 73,23 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). Il a touché lundi un plus haut depuis le 15 octobre à 73,75 dollars. A la même heure, le brut léger texan (WTI) pour la même échéance gagnait 1,84 dollar à 71,29 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Le WTI a touché un plus haut depuis le 16 juin dernier à 71,95 dollars. Samira G.