La branche assurance de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), qui a développé plusieurs produits d'assurance agricole en vue d'attirer le maximum d'agriculteurs, s'apprête à lancer de nouveaux produits destinés notamment aux filières stratégiques. Il faut savoir dans ce sens que la CNMA a engagé depuis plus d'une année un programme de modernisation des assurances agricoles visant à couvrir toutes les cultures notamment stratégiques et présenter des contrats qui protègent l'agriculteur et le rendre solvable vis-à vis des banques. Dans ce sens, le secrétaire général de la CNMA-assurance, Cherif Benhabilès a expliqué hier à l'Agence Presse services qu' "il faut qu'il y ait des mécanismes pour pérenniser l'activité de l'agriculteur pour que son investissement ne parte pas en fumée à cause d'un aléa climatique. A la demande des pouvoirs publics, notamment après le lancement de la Politique du renouveau agricole et rural fin 2008, la CNMA s'est engagée dans un processus de modernisation de ces produits d'assurance en vue d'être à la mesure des exigences du secteur et des agriculteurs. La première expérience a concerné la filière pomme de terre, avec un contrat multipéril lancé en 2009, et qui a donné d'ailleurs "des résultats très importants", selon M. Benhabilès. Ce responsable a indiqué que 65% des superficies consacrées à la production d'arrière-saison ont été couvertes, notamment contre la grêle et le gel, qui ont causé d'ailleurs beaucoup de pertes lors de cette période nécessitant une indemnisation de 21 millions DA. La production de pomme de terre, obtenue en arrière saison a dépassé le million de quintaux, selon les chiffres du ministère de l'agriculture. La CNMA a lancé également l'assurance multipéril pour la tomate industrielle, au niveau des régions de forte production à l'est du pays, alors qu'un nouveau produit appelé "assurance pertes au rendement" est en phase d'expérimentation. Des produits d'assurance multipéril spécifiques à l'oléiculture et à la viticulture ont été également mis sur le marché, accompagnés de séances de vulgarisation au niveau des grandes régions connues par ces cultures. Ces deux nouveaux produits d'assurance dits "multi-périls vigne" et "multi-périls oliviers" couvrent deux productions stratégiques (oléicole et viticole) "contre les principaux aléas climatiques auxquels elles sont exposées, notamment la grêle, le gel, le siroco, les tempêtes et les inondations". La création de ce genre de produits a été motivée par les différents problèmes auxquels font face ces cultures, notamment l'oléiculture classée par le gouvernement filière stratégique. Le facteur climatique a toujours été l'une des raisons principales de la baisse de la production oléicole en Algérie dont les prévisions pour cette année tablent sur une chute importante par rapport à l'année dernière, notamment pour l'olive à huile. Aussi et à la demande de l'Association nationale des apiculteurs, la caisse a proposé un nouveau contrat d'assurance contre la perte de production du miel. Par ailleurs, la CNMA compte lancer l'assurance sécheresse lors de la prochaine campagne labours-semailles et va, concerner en premier lieu la céréaliculture, sera lancée lors de la campagne céréalière 2010-2011.. Ce produit est en cours de validation et s'appliquera sur le terrain au niveau de 22 wilayas productrices de céréales, a indiqué M. Benhabilès. Il faut savoir également que la Caisse travaille actuellement sur un programme d'assurances agricoles appelé "assurance récoltes", sensé contribuer à la promotion, au développement et à la valorisation de l'agriculture en garantissant les rendements. Une réflexion sur un mécanisme d'assurance appelé "micro assurance" destiné au monde rural est également en cours. Ce produit va aider les populations rurales à pérenniser leurs activités, a améliorer leur sécurité alimentaire et prendre en charge même leur sécurité sociale. A une question sur le manque d'engouement de la part des agriculteurs pour ces services d'assurance, le même responsable a reconnu que les contrats d'assurance pour les aléas climatiques "restent relativement chers". Le taux de souscription des agriculteurs aux polices d'assurance au niveau de la CNMA est passé de 5% en 2009 à près de 7% actuellement. Ce taux représente 18.000 exploitants, selon M. Benhabilès. C'est pour cela, d'ailleurs, qu'"on a demandé une subvention de la part des pouvoirs publics pour financer une partie de la prime d'assurance contre les catastrophes naturelles", a-t-il dit. La caisse a décidé, pour sa part, d'accorder 3% de réduction sur chaque nouveau produit d'assurance pour attirer le maximum d'agriculteurs, a fait savoir le même responsable. Elle a demandé aux exploitants de s'organiser dans des coopératives pour bénéficier de réductions et de bonification, voire même des ristournes sous forme de moyens de prévention contre les aléas climatiques. Depuis sa création en 2006, la CNMA devait 80% de son chiffre d'affaires à l'assurance automobile au détriment de l'assurance agricole, qui concernait uniquement la grêle du fait que la couverture de cet aléa était obligatoire. Actuellement le risque agricole représente 32% des recettes de la caisse, qui ont atteint 5 milliards DA en 2009, un chiffre "jamais atteint depuis sa création", selon le même responsable. Par ailleurs, la formation du personnel, l'amélioration des prestations et la diminution des délais d'indemnisation sont, entre autres, les défis que compte relever la CNMA. Notons qu'un agrément pour les activités d'assureur et de réassureur pour la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), a été publié dans le Journal officiel n° 75 pour l'année 2009. La CNMA a obtenu son agrément définitif délivré par le ministère des Finances pour exercer par l'intermédiaire de ses caisses régionales et en faveur des personnes physiques et morales exerçant des activités dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, de l'aquaculture et connexes, les opérations d'assurances définies et énumérées par l'article 3 de l'arrêté n° 28 du 29 novembre 2009 portant agrément de la CNMA publié dans le Journal officiel n° 75.