Le chef de l'Etat a mis en exergue le rôle des organisations régionales dans l'intégration économique. La coopération énergétique devrait être un vecteur puissant de développement et d'intégration du continent africain. C'est ce qu'a relevé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de son intervention à la 10e conférence de la Commission des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) sur le négoce et le financement des hydrocarbures en Afrique, qui s'est ouverte hier à Alger. Le président a mis en exergue l'intérêt d'aller vers une action commune pour la valorisation des ressources énergétiques de manière à développer l'économie africaine. M. Bouteflika a relevé, même indirectement, le manque de volonté chez les dirigeants africains pour mettre en place une véritable stratégie de développement. L'intégration économique, affirme le chef de l'Etat, ne serait possible que dans un cadre institutionnel qui est la Commission africaine de l'énergie (Afrec). Cette commission, créée lors du 37e sommet de l'UA, n'arrive toujours pas à fonctionner légalement pour la simple raison que le nombre de pays membres n'a pas encore atteint les 15 pays. Le président a saisi, donc, cette occasion pour appeler les dirigeants africains à ratifier la convention constitutive de l'Afrec. Tout en rappelant le rôle de l'énergie dans le développement économique Sud-Sud, le président réitère que cela ne se réalisera qu'à travers les organisations régionales. « Il nous faut veiller à renforcer ces institutions et les encourager à développer les voies et les moyens nécessaires de la coopération pétrolière entre l'Afrique et l'Amérique latine», insiste le président. Sur ce point justement, le président a fait savoir que l'Algérie porte un grand intérêt pour le développement de la coopération avec les pays africains. Preuve en est, plusieurs projets sont en cours avec le Nigeria, le Pérou. A propos du projet transsaharien, le président a annoncé que l'étude de faisabilité sera achevée à la fin du mois de juin prochain pour entamer le plus tôt possible les travaux de réalisation. De plus, les exportations vers les pays de l'Afrique sont en nette progression depuis 2000 avec une évolution passée de 1% à 2,5% en 2004. Les ventes en GPL vers l'Afrique, sont également en hausse et représentent 21% des exportations de l'Algérie en 2004. En citant quelques exemples de coopération, le président voulait faire savoir que l'Algérie n'a jamais failli à ses engagements envers l'Afrique. Par ailleurs, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), M.Alpha Oumar Konaré, a appelé, de son côté, les pays africains à accélérer la ratification de la convention portant création de l'Afrec. M.Konaré a ajouté que cette idée, lancée en 1980, n'a pu être concrétisée qu'en 2001 et a regretté que depuis cette date, l'Union en soit encore à «la recherche des dépôts de ratification» de la part des pays africains. Le message du président Bouteflika et du président de l'UA a été vite retenu par les ministres africains. Certains d'entre eux se sont même engagés, lors d'une réunion tenue dans l'après-midi avec le président de l'UA, à déposer les documents de ratification dans les jours à venir. Parmi les pays qui ont déjà ratifié, on citera, l'Algérie, la Libye, le Rwanda, le Niger, le Mozambique, les Comores, l'Egypte, le Sénégal, le Soudan, la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), la Tanzanie, le Mali, l'Angola, le Ghana et la Tunisie. D ‘autres Etats membres de l'Union africaine (Gambie, Afrique du Sud, Congo, Côte d'Ivoire, Burkina Faso, îles Maurice et Togo) se préparent à rejoindre la commission. Avec l'obtention du nombre de ratifications nécessaire, l'Afrec, «mettra bientôt fin à son statut d'intérim et établira sa structure légale et permanente», a déclaré son directeur exécutif, M.Hussein El Hag. «Nous envisageons de créer un marché pétrolier africain», relève ce même responsable.