L'association française d'entraide, Cimade, a appelé, jeudi, les pouvoirs publics français quant à la situation de "milliers" de familles sans-papiers, d'enfants scolarisés, dénonçant les refus "injustes et arbitraires" de leur régularisation. Dans une enquête intitulée "De la loterie à la tromperie", la Cimade souligne les conséquences de la circulaire du 13 juin 2006 de l'ancien ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui a organisé, sous conditions, la régularisation " exceptionnelle " des sans-papiers dont au moins un des enfants était scolarisé depuis septembre 2005. Sur plus de 30 000 demandes de régularisation présentées durant l'été dernier, 6.924 ont été acceptées, laissant 24 000 demandeurs, et au moins autant d'enfants, toujours en attente d'un règlement de leur situation. C'est "cette triste farce", qui est dénoncée par l'association caritative qui rappelle que Sarkozy, candidat UMP à la présidentielle, avait publié la circulaire du 13 juin 2006 dans un contexte d'"impressionnante" mobilisation de plusieurs associations dont le Réseau éducation sans frontières (RESF) pour empêcher des expulsions. "A l'impressionnant mouvement de solidarité suscité par le sort de milliers de familles et d'enfants (....), le ministre a répondu à sa manière : pouvoir discrétionnaire, critères flous et, finalement, quotas de régularisation", s'indigne l'association. Pour elle, l'ancien ministre de l'Intérieur a "fixé un quota (...) et a fait mentir la promesse initiale d'un examen particulier de chaque dossier". La Cimade rappelle que le 15 août dernier, M. Sarkozy "confirme le chiffre de 6 000 attributions de cartes de séjour, alors que plus de 30 000 demandes ont finalement été déposée". "Autrement dit, les 10 000 dossiers déposés dans les dernières semaines ont été a priori tous vus comme infondés".