C'est demain que le ministre de l'Intérieur réunit les préfets pour faire le point sur le nombre de familles d'élèves sans papiers candidates à une régularisation dans le cadre de la circulaire du 13 juin dernier. Cela fait presque un mois que les préfectures planchent sur les dossiers de ces familles. Tout le monde attend les chiffres que le ministère de l'Intérieur rendra public aujourd'hui. Ils risquent d'être objet à polémique. Les régularisations, selon diverses sources, avoisineraient les 3000. « Les chiffres que le ministère de l'Intérieur dévoilera ce lundi (demain) refléteront une partie de la réalité. Il n'est pas impossible que certaines préfectures attribuent des titres de séjour pour d'autres motifs que la régularisation ‘'pour raisons exceptionnelles'' ouverte depuis le 13 juin. Des papiers pourraient ainsi être délivrés au titre du regroupement familial ou en tant qu'accompagnant d'un étranger malade... De façon à ne pas trop gonfler la quantité des régularisations obtenues en vertu de la seule circulaire Sarkozy », anticipe le Figaro. Le premier bilan est très attendu. Sur le terrain, la mobilisation ne faiblit pas. Le Réseau éducations sans frontières (RESF), collectif regroupant des dizaines d'associations, à l'origine de la mobilisation, demeure plus que jamais vigilant. Il est rejoint par plusieurs syndicats, dont ceux d'Air France qui ont tenté vainement d'empêcher l'expulsion d'une lycéenne malienne de 19 ans qui venait d'avoir son bac. Obligé de jouer à l'équilibriste en ménageant son électorat de droite et d'extrême droite opposé à toute régularisation et voulant donner des gages à la gauche en procédant à des régularisations, Nicolas Sarkozy tente de calmer les esprits et surtout d'affaiblir la mobilisation. Il a peu de chances d'être entendu par les deux parties. Les associations demandent l'élargissement de la circulaire du 13 juin, jugée trop restrictive. « Cette circulaire semble écarter du bénéfice de la régularisation de nombreuses familles ou personnes qui auraient toutes les raisons de poursuivre légalement leur vie en France : jeunes majeurs en cours d'étude, jeunes scolarisés entrés en France après l'âge de 13 ans, familles dont un des membres est en situation régulière, demandeurs d'asile en cours de procédure ou familles n'ayant pas encore fait l'objet d'une décision de refus de séjour ou d'un arrêté de reconduite à la frontière », notent la Fédération protestante de France (FPF) et la Cimade (association oecuménique d'entraide). Le candidat à l'Elysée refuse toute régularisation massive.