De nombreux établissements hospitaliers dans les grands centres urbains souffrent de la surcharge de travail induite par les lacunes constatées dans les centres sanitaires de la périphérie. Dans ce sens une convention médicale a été signée entre la direction de la santé de la wilaya de Mila et le CHU de Constantine. Aussi et au cours d'une conférence de presse le praticien de cet établissement a estimé mardi qu'une prise en charge médicale de qualité dans les établissements de soins des wilayas voisines éviterait au CHU de Constantine de "crouler sous le poids des soins primaires. Le Pr Mohamed Segueni, du CHU de Constantine, a révélé que l'objectif de ce jumelage "procède du souci des professionnels du secteur de remédier aux problèmes de prise en charge par les services des urgences médicales au moyen du renforcement des établissements de soins des wilayas limitrophes". Le CHU de Constantine est une ''structure destinée à prodiguer des soins de haut niveau", a-t-il souligné, estimant que cet établissement hospitalo-universitaire ''ne devrait constituer une orientation d'évacuation qu'en cas de complications majeures". D'où, a-t-il expliqué, l'émergence de cette idée de jumelage, première expérience du genre, initiée en 2002 entre les deux wilayas limitrophes, afin d'"étoffer les structures de soins sur place et par voie de conséquence soulager le CHU". Le Pr Segueni a souligné que des stages de formation continue ont ciblé, dans un premier temps, le personnel médical spécialisé, puis les paramédicaux de la wilaya de Mila, pour s'élargir plus tard à l'automatisation du matériel et des équipements, concernant notamment les laboratoires et les services de radiographie. Jusqu'à aujourd'hui, a ajouté ce praticien, plus d'une dizaine de professeurs opérant au CHU ont effectué des opérations chirurgicales d'envergure dans tous les établissements hospitaliers de la wilaya de Mila, depuis Oued Athmania jusqu'à Chelghoum Laïd. Marquant sa désapprobation quant à la ''devise courante'' dans le milieu médical : "il est plus facile d'évacuer un patient que de le traiter sur place", le Dr Salim Zermane, directeur du CHU de Constantine, a salué de son côté, lors de cette rencontre-bilan, ''les bonnes volontés qui ont œuvré à la concrétisation de ce type d'expérience unique'', et souligné que ''40% du budget de l'Etat pour le quinquennat 2010-2014 ont été" alloués aux ressources humaines''. Il a insisté sur la ''nécessaire adhésion de l'homme à la réussite de toute entreprise". Le Dr Dalila Benelmir, ex-directrice de la santé de Mila (DSP), a relevé, quant à elle, l'importance de ce programme d'action pour la wilaya de Mila qui a beaucoup gagné, a-t-elle dit, en matière d'acquisition d'équipements et de connaissances en gestion, ainsi que dans le domaine de la formation. Installée à la tête du secteur de la santé dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, le Dr Benelmir a annoncé que ce ''type d'expérience profitable à l'Etat et au citoyen'' sera incessamment transposé dans la wilaya des Bibans ''dans la perspective d'une prochaine extension aux wilayas limitrophes de la capitale de l'Est, à l'instar d'Oum El Bouaghi.