Avec 8 hôpitaux, 9 cliniques, 27 centres de santé, 126 salles de soins et 22 maternités, les responsables locaux affirment que la santé figure parmi les secteurs les mieux développés au niveau de la wilaya. Si sur le plan infrastructurel, le secteur de la santé est des mieux lotis à Mascara, bien des lacunes sont constatées à tous les niveaux, suscitant, bien souvent, le mécontentement des patients, déçus de ne pas être pris en charge, faute de seringues, de médicaments d'urgence ou en l'absence de médecins de garde. Dans la majorité des établissements hospitaliers, les actes de laboratoires ne sont pas effectués car les clichés font défaut, obligeant de ce fait les malades à se diriger vers le secteur privé. Les agents désignés pour la gestion des centres de santé et salles de soins des zones rurales admettent cette réalité et exhibent, à titre justificatif, les bons de commande mentionnant les besoins exprimés et non honorés par la tutelle. En outre, la population rurale signale l'absence de consultation faute de médecins censés prendre en charge les malades suivant un programme arrêté par les secteurs sanitaires auxquels sont rattachés ces centres de santé ou salles de soins. Pour compléter ce tableau d'anomalies, les citoyens dénoncent l'utilisation des ambulances pour le transport du personnel quand elles ne sont pas détournées par les chauffeurs pour leurs besoins personnels. Ddéficit en matière de personnel Géographiquement, ces hôpitaux sont implantés à Mascara, Tighennif, Mohammadia, Sig et Ghriss, villes à forte concentration de population. Néanmoins, par souci d'une couverture sanitaire généralisée, même les coins les plus reculés sont pourvus, soit d'un centre de santé, soit d'une salle de soins fonctionnant de manière plus ou moins régulière. Malgré les 132 médecins spécialistes, 411 généralistes, 135 chirurgiens, 110 pharmaciens et 2 225 agents paramédicaux, le secteur de la santé de la wilaya de Mascara accuse un déficit en matière de personnel médical. Même la venue d'une mission chinoise composée essentiellement de spécialistes n'a pu combler ce manque. Le personnel paramédical accuse aussi un déficit. Si dans les cités urbaines, la prise en charge des patients peut être citée, ce n'est, hélas, pas le cas dans les zones rurales ; une situation rendue plus pénible ces dernières années avec le phénomène du terrorisme qui a débouché sur la fermeture, l'abandon ou la démolition de certaines infrastructures sanitaires. Et c'est dans le but de remédier à cette situation que les responsables du secteur s'attellent à remettre en l'état tous les établissements endommagés en vue de leur réouverture, une opération rendue possible maintenant que la région a retrouvé le calme et, surtout, une sécurité assurée grâce à l'installation des détachements de la garde communale dans des endroits sensibles, ce qui a motivé le retour de la population. Un programme ambitieux Mais ces actes à eux seuls ne peuvent donner satisfaction s'ils ne sont pas accompagnés par la mise en place d'un service efficace. Pour la concrétisation de ce programme d'envergure, la direction de la santé de la wilaya de Mascara a dégagé une enveloppe financière conséquente bénéficiant à cet égard de l'aval du ministère. Pour remettre sur les rails un secteur aussi sensible que la santé, les responsables sont tenus de demeurer à l'écoute de la population, marginalisée et surtout frustrée car ces responsables sont souvent induits en erreur par leurs subalternes qui leur communiquent de fausses informations. A. B.