L'assemblée générale du Forum des chefs d'entreprise ( FCE ), prévue initialement pour le 17 du mois en cours, est reportée au 7 octobre prochain. Dans une lettre adressée à ses adhérents jeudi dernier, la direction du FCE, à sa tête M. Réda Hamiani , explique que ce report est dû à la demande exprimée par des membres de son organisation. " De nombreux membres ont en effet demandé instamment ce report en liaison, notamment, avec le besoin exprimé d'une meilleure visibilité quant aux nouvelles perspectives ouvertes par le programme d'investissement quinquennal qui vient d'être rendu public par les pouvoirs publics ", a écrit M. Hamiani dans sa lettre, reprise par le quotidien électronique TSA. Ajoutant que " le contexte lié aux événements sportifs, que notre pays connaîtra dans les prochains jours est apparu comme non propice à la tenue dans l'immédiat de notre assemblée générale ". Le FCE veut ainsi éviter une absence massive des membres de l'AG, qui nuira la représentativité de cette association patronale, d'autant que l'Algérie disputera son deuxième match du premier tour vendredi prochain contre l'Angleterre. Le souci de ne voir tous ses adhérents répondre à l'appel du FCE est, ainsi, la motivation première de ce report. Il faut dire que ce rendez-vous " important " pour la plus importante organisation patronale du pays, constitue une opportunité pour les opérateurs adhérents au FCE de faire le point sur la situation que connaît leur corporation, mais également de débattre de l'avenir du FCE, après les fâcheux agissements de certains de ses adhérents. Cette association de patrons, faut-il le rappeler, a été désertée par les plus importantes entreprises publiques qui représentent le gros de ses adhérents, en termes de chiffre d'affaires en début du mois de mai dernier. La cause : officiellement, les démissionnaires reprochent au président du FCE de prendre des décisions sans concertation des membres de l'organisation et, encore, d'entretenir une certaine discrimination entre les entreprises privées et publiques. Mais les observateurs de la scène politique et économique nationale renvoient cette décision aux critiques formulées par le président du FCE, M. Réda Hamiani, à l'égard de la politique économique, en général, et les récentes mesures prises par les pouvoirs publics contenues dans la LFC2009 qui mettent à genoux les producteurs activant en Algérie. Ce qui lui a valu d'être esseulé et l'association dont il est à la tête déstabilisée. C'est pour remédier à cette situation que le patron des patrons, M. Hamiani a adressé sa précédente lettre datant du 19 mai dernier, au reste de ses adhérents, pour les mobiliser afin de maintenir le FCE dans son rôle de défenseur des entreprises algériennes. " En dépit de cet événement regrettable ( démission massive des entreprises publiques ), nous ne dévierons pas de la ligne qui a été la nôtre et nous continuerons à persévérer dans nos efforts au bénéfice de l'entreprise algérienne, lieu de création de la richesse et fondement d'une économie forte et moderne ", lit-on dans sa précédente lettre. Il faut dire que l'entêtement affiché par la direction du FCE " de maintenir le cap de la revendication " est interprété par les observateurs nationaux comme une invitation aux adhérents à s'organiser en syndicat d'autant plus que l'idée de créer un syndicat du patronat a de tout temps taraudé les esprits des entrepreneurs algériens. Pour l'heure, l' ajournement de l'AG obéit beaucoup plus à l'option du " wait and see ", après le lancement officiel du plan quinquennal 2010-2014. Une manière aussi de tâter le terrain avant le lancement d'une telle initiative qui nécessite une adhésion massive des opérateurs économiques activant sur le territoire national.