La poudre de lait sera cédée aux transformateurs publics et privés à un prix subventionné mais sous la condition qu'elle soit destinée exclusivement à la fabrication du lait, et non aux produits dérivés, et que le sachet de lait soit vendu au prix public de 25 DA. C'est ce qu'a fait savoir, jeudi, le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, lors d'un débat sur son secteur au forum d'El Moudjahid. C'est le groupe public Giplait, à travers sa filiale Milk Trade, qui aura pour mission de vendre la poudre de lait aux transformateurs privés.Plus grand transformateur de lait au niveau national, le groupe Giplait est chargé donc d'importer la poudre de lait et la distribuer aux transformateurs à un prix subventionné. Le gouvernement a décidé, à cet effet, d'accorder une subvention de 10,6 milliards de dinars, rappelle-t-on, pour l'exercice 2007, en vue de compenser l'écart entre le prix à l'importation et le prix administré et pouvoir ainsi maintenir le prix public à 25 dinars le sachet d'un litre de lait pasteurisé. Le ministre des Finances a indiqué, par ailleurs, que cette subvention fera l'objet d'un montage financier entre Giplait et les transformateurs.Il a également précisé que le ministère du Commerce allait tenir une rencontre avec les transformateurs de lait pour la mise en œuvre de ce dispositif. Cependant, a-t-il averti, cette opération exige ''la transparence entre l'Etat et les transformateurs privés''. Medelci a souligné qu'à l'instar des céréales, l'office interprofessionnel du lait sera mis en place incessamment et regroupera les opérateurs publics et privés du secteur afin de mieux réguler le marché de ce produit de large consommation. L'Algérie importe annuellement en moyenne pour 600 millions de dollars de lait en poudre, pour combler le déficit de sa production en lait frais, estimé à environ 1 milliard de litres par an. Sur les marchés mondiaux, le prix du lait en poudre a enregistré depuis quelques mois une hausse considérable provoquée par une forte demande de la part de la Chine et de l'Inde. Le marché mondial est, en effet, en pleine effervescence. Aussi, l'offre européenne n'est pas assez conséquente. Il faut savoir que le problème de la matière première ne réside pas uniquement dans le fait que les prix aient subitement grimpé, mais qu'il y a également pénurie en la matière. L'offre est réduite du fait de la sécheresse ayant sévi dans les principaux pays producteurs de la poudre de lait comme l'UE, principalement la France, ainsi que les Etats-Unis et l'Australie. Pour ce qui est de la filière lait en Algérie, les professionnels n'ont de cesse d'évoquer les problèmes ayant trait à la collecte de lait cru. Certains suggèrent même de revoir le système des subventions à la collecte. D'autres vont encore plus loin et parlent des filières annexes qui touchent indirectement la production laitière, à savoir la production fourragère qui jusque-là reste insuffisante. Les éleveurs recourent ainsi à l'aliment du bétail, lequel se vend, à son tour très cher.