Les parlementaires d'une trentaine de pays africains, dont l'Algérie, se sont penchés mardi à Moscou avec leurs homologues russes sur les "horizons de la coopération Afrique-Russie", thème de la première conférence parlementaire russo-africaine qui coïncide avec la célébration du cinquantenaire du mouvement de libération en Afrique. Avant l'ouverture de la conférence, le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe), a reçu des chefs de délégations, dont celle de l'Algérie représentée par les vice-présidents de l'APN et du Conseil de la nation, respectivement M. Mohamed Bourayou et M. Rachid Assas. A cette occasion, M. Gryzlov s'est félicité du niveau de représentation de l'Algérie à la conférence de même qu'il a mis l'accent sur la qualité des relations entre l'Algérie et la Russie et la disponibilité de cette dernière à promouvoir ces relations. Les parlementaires algériens ont également salué, à cette occasion, le vice-ministre russe des Affaires étrangères M. Alexandre Saltanov, qui a assisté à la rencontre, ainsi que leurs homologues africains. Par ailleurs, dans un message lu par M. Gryzlov au début des travaux, le président russe Dmitri Medvedev, a mis en exergue l'importance de cette rencontre dans l'impulsion des relations entre la Russie et l'Afrique, soulignant la disponibilité de la Russie à développer ses relations politiques et économiques avec le continent africain et promouvoir un "partenariat avantageux" pour les deux parties. Pour sa part, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a lui aussi mis l'accent, dans un message lu en son nom par M. Saltanov, sur "l'importance que revêt cette réunion unique en son genre" et qui devrait marquer "le début d'un dialogue sur l'approfondissement des relations entre la Russie et l'Afrique". Il a également souligné l'importance du "renforcement de la coopération régionale et sous-régionale afin de permettre à l'Afrique de compter davantage sur ses propres capacités". Pour cela, "il est nécessaire d'accroître l'efficacité de notre partenariat en donnant une impulsion à notre coopération pour exploiter au mieux les potentialités offertes des deux côtés dans l'intérêt des deux parties", a-t-il estimé. Cependant, cette approche a été mise en relief par plusieurs participants, notamment le vice-président de l'APN, qui a souligné dans son intervention que l'Afrique, qui est "déterminée à prendre en main ses destinées, ambitionne de sortir de son statut actuel de puissance potentielle pour se mettre dans celui de nouveau pôle de coopération pour son développement". De son coté, M. Bourayou a rappelé, dans ce contexte, la décision du sommet africain d'Alger en 1999 de "ne plus reconnaître tout changement anticonstitutionnel de gouvernement", de même qu'il a mis l'accent sur l'importance de l'"adoption de la nouvelle architecture de paix et de sécurité qui a permis de ramener le nombre de conflits dans le continent de treize à trois actuellement". En dépit d'un environnement international difficile, l'Afrique œuvre à "mettre en place des instruments d'un développement solidaire et pose les jalons de la gouvernance politique et économique devenue aujourd'hui impérative", a-t-il dit. Avec 53 Etats, un milliard d'habitants et d'importantes richesses, "l'Afrique est confrontée à un défi historique, celui de réaliser avec le partenaire russe son insertion dans la globalisation, une globalisation qu'elle ne veut plus subir, mais où elle entend devenir un acteur au sens plein du terme, en participant aux négociations et aux prises de décision engageant l'avenir de toute l'humanité", a-t-il poursuivi. Il a, dans le même contexte, souhaité que la Russie, en tirant avantage de ses expériences en Asie, en Amérique et en Europe "engage un partenariat global, ambitieux et durable" avec l'Afrique en renforçant les relations avec ce continent "sur la base d'une responsabilité pleinement assumée entre partenaires égaux en droits et devoirs et rompre le schéma +donateur/bénéficiaire+ en engageant un dialogue politique franc et ouvert". M. Bourayou a ajouté, par ailleurs, que les peuples africains qui ont "souffert des affres de l'esclavage et de la colonisation, sont naturellement solidaires du peuple palestinien qui continue à vivre, depuis plus d'un demi-siècle, sous le joug d'une domination d'un système colonial". En tant que "membre influent" du Conseil de sécurité de l'Onu, la Russie qui est "attachée à la primauté du droit international", représente un "facteur d'équilibre dans les relations internationales", a-t-il déclaré. Les initiatives menées par la Russie pour "la levée du blocus inique qui frappe la population de Ghaza" ainsi que la condamnation de l'agression perpétrée par Israël contre la flottille humanitaire traduit "le refus de la politique des deux poids deux mesures, pratiquée par certaines puissances au Moyen-Orient", a-t-il ajouté. En effet, la délégation algérienne devrait avoir une rencontre, en fin de journée, avec la vice-présidente de la Douma et présidente du comité d'organisation de la conférence, Mme Nadejda Gerasimova. Enfin les travaux devaient se poursuivre avec l'organisation de plusieurs tables hier rondes traitant notamment du rôle des régions russes dans la coopération avec l'Afrique, la participation de la Russie aux projets d'infrastructures sur le continent, l'exportation de hautes technologies russes en Afrique, la prospection et la mise en valeur de gisements de matières premières et les problèmes de financement.