Le cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise CARE, organise un petit déjeuner lundi prochain à l'ESAA - Pins Maritimes à Alger, à 09h00, en partenariat avec les Afriques et avec le soutien de la Fondation Friedrich Naumann, avec pour but de débattre l'importance d'un Think-thank dans les pays du Maghreb, et qui sera animé par Mme Khedidja Mohsen responsable des études du monde arabe à l'institut français des relations internationales (IFRI) et coordinatrice du programme "Relations ente l'UE, le Maghreb et l'Afrique." En effet, l'émergence des think tank est souvent perçue comme un enjeu fondamental de la gouvernance moderne. Estimés à près de 5000 dans le monde, les think-tank sont considérés comme de puissants espaces d'influence des politiques publiques et constituent, sans conteste, les formes nouvelles d'expression et de documentation de la décision. Ils sont considérés par les observateurs comme des espaces où se rencontrent les intellectuels, des universitaire, des chefs d'entreprise et autre acteurs de la société civile avec pour ambition de renouveler la pensée politique, économique et sociale. A la lumière des expériences dans le monde, et plus particulièrement dans notre région, il s'agit de débattre du rôle et des apports de cette nouvelle forme d'organisation de la réflexion et du plaidoyer économique et politique. Par ailleurs, un think-tank, qui se nomme parfois " think factory ", est une institution de " droit privé ", regroupant des experts destinés à faire des études et des propositions dans le domaine des politiques publiques. Il réunit, souvent autour d'un homme politique ou d'un parti, des personnes de bonne volonté désirant réfléchir sur une base non professionnelle à des problèmes relevant des politiques publiques. Cependant, on considère généralement que le premier think tank était la " Fabian Society ", créée à Londres, en 1884, pour promouvoir des réformes sociales, mais certains estiment que le premier think-tank clairement identifiable est la Brookings Institution créée en 1916. Dans le même contexte, les think-tank tels qu'on les connaît aujourd'hui sont nés aux États-Unis. Il n'existe pas de définition précise et unanime du terme. La frontière reste relativement floue par rapport à un groupe d'intérêt ou de pression, un mouvement politique, un cabinet de consultants, une ONG ayant une vocation de synthèse et de proposition ou une " société de pensée " regroupant des élites qui cherchent à conseiller les décideurs politiques. En outre, en France, des clubs politiques au service d'un parti, d'un candidat ou de groupes de réflexion et de prospective au sein d'une administration aiment souvent se parer de la dénomination de think tank, ce qui accroît la confusion. En général, un think-tank, fait une analyse objective (c'est-à-dire fondée sur des méthodes scientifiques) du monde en vue du bien commun, et non au profit d'intérêts particuliers, et ainsi exprime une part de l'" opinion publique " intellectuelle. Beaucoup considèrent que le succès des think-tanks traduit l'émergence de la société civile au même titre que celui des ONG. Par ailleurs, il est courant qu'un think-tank se réclame d'un ensemble de valeurs particulier ou d'une grille d'analyse spécifique de la société. Son rôle serait d'amener le débat public sur les thèmes qui lui tiennent à cœur pour favoriser ses positions, d'en préparer " l'agenda ". Ainsi, aux États-Unis, les think-tanks contribuent à la circulation des élites, par exemple, en servant de réservoir de talents ou en permettant aux membres d'une administration d'intégrer une structure et de préparer leur retour lorsque leur parti n'est plus au pouvoir. Dans le même pays, le plus souvent, le think tank possède un statut de fondation ou d'association à but non lucratif qui lui permet de payer moins d'impôt mais lui interdit de prendre directement position pour un parti, une administration ou un candidat politique (ce qui le distingue radicalement du sens qu'on lui donne en France où il n'est le plus souvent qu'une écurie politique). Les financements varient selon les organismes : certains refusent toute subvention publique. D'autres vivent grâce aux fonds publics mais refusent les dons d'entreprises. aussi, au Maroc il y'a 9 institutions " think tank " dont l'Institut Amadeus ne fait pas partie. Le rapport "The Global Go-To Think-Tanks": The Leading Public Policy Research Organizations in the World" de " Foreign Policy Research Institute " a cité le Centre d'Etudes et des recherches en sciences sociales comme la plus influante think-tank au Maroc et a été classé 9e dans la région Afrique du Nord et Proche- Orient. Le "Centre d'Etudes et des Recherches en Sciences Sociales" a été créé en 1993 par un groupe d'universitaires, de chercheurs et de praticiens en sciences sociales des universités marocaines. Son siège est situé à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, université Mohamed V, Agdal Rabat.