Angel Merkel s'est engagée samedi à relancer l'économie allemande par des baisses d'impôt, tout en restant dans le flou sur leur financement. Au total, 24 milliards d'euros d'allègements fiscaux sont attendus. "Nous devons accepter un nouvel endettement exceptionnellement élevé". Voila résumée par Wolfgang Schäuble, le nouveau ministre des Finances allemand, la volonté du nouveau gouvernement, qui entrera en fonction la semaine prochaine, un mois après les élections législatives du 27 septembre remportées par les conservateurs CDU/CSU et les libéraux du FDP. Quelques heures après la conclusion d'un accord de gouvernement entre la nouvelle coalition, Angela Merkel s'est en effet engagée ce samedi à relancer l'économie allemande par des baisses d'impôt, tout en restant dans le flou sur leur financement. "Les discussions n'ont pas toujours été faciles. Mais elles ont montré que nous prenons au sérieux les défis qui nous attendent et que nous affronterons avec courage et envie", a déclaré la chancelière lors d'une conférence de presse. La baisse des impôts constitue le coeur du programme de gouvernement de coalition, mis au point après des semaines de tractations. Les deux parties se sont accordées sur une réduction d'impôts d'un montant de 24 milliards d'euros par an à partir de 2011, plus que le plafond de 20 milliards fixé par Angela Merkel mais moins que ce qu'espérait le FDP. Les avantages fiscaux bénéficieront principalement aux foyers à bas et moyens revenus, ainsi qu'aux familles nombreuses. Ils concerneront également les entreprises et les droits de succession ce qui, selon Angela Merkel, créera les conditions d'une reprise économique. Les experts économiques ont exprimé leur scepticisme quant au financement de la baisse des impôts, alors que le pays est confronté à un déficit budgétaire qui va grandissant. La dette publique atteint elle déjà plus de 1.500 milliards d'euros. Du coup, le retour à l'équilibre budgétaire n'est pas prévu avant 2013, a expliqué Wolfgang Schäuble, dans un entretien au quotidien Welt am Sonntag. "Le plus important c'est d'abord de bien surmonter cette grave crise économique", a-t-il indiqué. "Il ne fait aucun sens de parler de mesures d'économies à l'heure où l'on doit donner des impulsions économiques".