Le secteur public va être priorisé dans le cadre du nouveau programme de développement. Il serait à comprendre que le secteur privé ne sera pas condamné à mort, mais qu'il devrait se débrouiller pour survivre. C'est ainsi car l'argent des investissements va provenir de la dépense publique. C'est ainsi que le secteur public sera considéré comme le vecteur du développement. Cela signifierait-il une pause dans les réformes ou la conviction gouvernementale que l'économie de marché ne sera pas pour demain, et même pour le surlendemain? Les opérateurs économiques algériens, ceux qui ont conscience que c'est à eux de développer l'économie de leur pays, car ils ne conçoivent pas que leur avenir se trouve ailleurs, contrairement à ceux qui exportent frauduleusement les sommes en devises ramassées on ne sait trop comment, pensent qu'il leur faudrait se soustraire à la concurrence économique qui fonctionne comme dans une situation de guerre où les vaincus sont connus d'avance. Qu'importe le temps que cela va prendre, ceux qui participent réellement au développement pensent plus particulièrement qu'il est nécessaire que les pouvoirs publics les associent à la définition d'un nouvel ordre interne économique qui consacre le fait que nous sommes encore dans la phase de transition économique. C'est pratiquement le même constat qui revient constamment à l'ordre du jour, invariablement car tous savent que la mondialisation serait une astuce des pays riches pour piller légalement les ressources des pays en développement. Quand il n'y a pratiquement aucune capacité industrielle installée, grande ou petite, la mondialisation, la récession économique des grandes puissances et leurs implications sur notre pays devraient nous inciter plutôt à nous demander ce que devrait être le modèle économique et social que nous devrions peut-être créer ou en adopter un autre sachant que le modèle libéral tel qu'il fonctionne n'est pas une réussite, plus particulièrement pour nous et ceux qui sont au même stade de développement. Il l'est peut-être pour les grandes puissances industrielles, celles qui imposent la mondialisation tout en s'imposant elles-mêmes. Le consensus finit par s'installer quand c'est le président lui-même qui reconnaît qu'aucun pays n'est à l'abri. Dès lors que le Président a fait son devoir d'avertir qu'il y a le risque de reconnaître le temps des "vaches maigres", enfin s'installe le consensus et donc l'intérêt de se mobiliser pour s'en sortir ou, du moins, pour en diminuer les effets.