“La dette se chiffre à 15 milliards de dollars US.” Beaucoup de défections, mardi dernier, à l'université d'hiver de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité. Il y a eu l'absence du ministre de la Participation et de la Promotion des investissements qui, nous dit-on, a été retenu par la commission mixte algéro-nigériane, et celle de l'ex-Chef du gouvernement, Ahmed Benbitour. Mais l'assistance nombreuse, composée essentiellement de cadres de la finance et de la comptabilité, ainsi que de ceux de Sonatrach, a eu à écouter d'intéressantes communications, notamment en ce qui concerne les assurances-vie, l'avenir des retraites, le nouveau code des marchés et enfin l'intervention du représentant du ministère de la Participation. Ce dernier affirme que la situation du secteur public est alarmante. “Il y a péril en la demeure”, dira-t-il. La valeur ajoutée du secteur public a été estimée en 2001 à 200 milliards de dinars. Le représentant du ministère de la Participation parle d'un fonds de roulement négatif de 136 milliards de dinars, d'un résultat d'exploitation négatif de 27 milliards de dinars et d'un endettement de 1 200 milliards de dinars. Cet endettement représente 25 % du PIB. Le plus alarmant, affirme-t-il, “est qu'il y a 1 090 milliards de dinars de dette à court terme. C'est pour vous dire que la situation des entreprises publiques est extrêmement grave sur le plan financier”, ajoute-t-il. Selon le représentant du MPPI, un rapport de la Banque mondiale, d'avril 2002, sur la situation microéconomique de l'Algérie a fait observer que le pouvoir d'achat du citoyen se serait amélioré de 60 % si le secteur public avait connu la même progression que le secteur privé. Faisant la comparaison entre les deux secteurs, l'orateur affirme que le secteur privé est en constante progression. Il génère pratiquement 70 % de la production brute. La croissance du secteur industriel privé a été estimée en 2001 et au premier semestre 2002 respectivement à +4% et +5%, alors que le secteur public a connu une régression pour la même période. Le secteur public a connu une contraction d'effectif de (-4 %) contre un taux de croissance de l'emploi de 6 % pour le secteur privé. Le chiffre d'affaires du secteur public diminue, alors que les frais du personnel sont en augmentation. Pour le conférencier, la privatisation est le seul moyen d'éviter à l'entreprise publique une situation extrême et inextricable. Elle pourrait lui apporter de l'argent frais, une gestion plus performante et une technologie plus adaptée et plus récente. “La privatisation n'est pas une fin en soi, elle n'est pas imposée par un quelconque dogme. C'est un moyen de rendre plus viable l'appareil de production”, affirme le représentant du ministère de la Participation. Ce dernier, en faisant la classification des EPE, parle de 381 entreprises viables, de 120 en difficulté, de 242 en déstructuration, de 167 déstructurées et de 202 totalement déstructurées. Pour mettre à flot le secteur public, le conférencier affirme qu'il faudrait 80 milliards de dinars pour la recapitalisation des entreprises qui présentent des actifs négatifs et 17 milliards de dinars pour la reconstitution des fonds de roulement. Du coup, la privatisation est perçue comme la seule alternative pour sauver l'entreprise publique. Le conférencier affirme que sur les 320 entreprises éligibles à la privatisation, le MPPI a reçu des manifestations d'intérêt pour 190 entreprises provenant du privé algérien. Concernant l'assurance-vie, le représentant de la SAA affirme que l'Algérie est classée 10e à l'échelle africaine et 3e au Maghreb avec un taux de pénétration de 0,02 % avec un volume en prime de 13 millions de dollars. En terme d'assurance-vie, le niveau de dépense en assurance-vie en Algérie n'est que de 0,40 USD, alors qu'en Tunisie, il est de 2,9 USD et de 9,4 USD au Maroc. Le marché des assurances de personnes a réalisé en 2001 un volume de primes, toutes branches confondues, de 1 003 millions de dinars, soit 13 millions de dollars. M. R.