Le prix du panier OPEP de douze bruts s'établit à 72,93 dollars le baril, jeudi, contre 74,08 $ le jour précédent, selon les calculs du secrétariat de l'OPEP. Le pétrole a terminé en hausse de plus de 3%, vendredi, sur le marché new-yorkais, atteignant même un plus haut de sept semaines face à la menace d'une tempête dans les Caraïbes qui pourrait se déplacer vers le golfe du Mexique, où sont basées un nombre important d'installations pétrolières. Le contrat août sur le brut léger américain a fini sur une progression de 2,35 dollars, soit 3,07%, à 78,86 dollars le baril . Au même moment, le Brent prenait 1,82 dollar (+2,38%) à 78,29 dollars. La hausse a cependant été limitée par la révision à la baisse de la croissance du produit intérieur brut américain au premier trimestre et par les inquiétudes sur la fragilité de la reprise économique mondiale avant le sommet du G20 ce week-end à Toronto.En baisse durant la partie des échanges européens, le marché pétrolier s'est retourné lorsqu'un rapport du centre national des ouragans américains (NHC) a annoncé qu'une zone de basse pression au large du Honduras avait "une probabilité de 70% de se renforcer et de devenir un cyclone dans les 48 prochaines heures". Le golfe du Mexique concentre environ un tiers de la production de brut américaine. Les compagnies pétrolières pourraient fermer par prudence des plates-formes en cas de tempête, dans un contexte de prudence renforcée par la marée noire. Par ailleurs, la morosité sur l'économie mondiale qui prévalait depuis deux jours s'est un peu dissipée avec la révision à la hausse d'un indicateur américain: l'indice de confiance des consommateurs américains établi par l'Université du Michigan a été revu en hausse vendredi pour le mois de juin, à 76,0, mieux que ne le prévoyaient les analystes. Tombés sous 70 dollars à la fin du mois de mai, les cours du pétrole tentent depuis lors de repasser la barre des 80 dollars. Ils s'en étaient approchés lundi, après l'annonce d'une inflexion de la politique monétaire chinoise, avant de rechuter en raison des inquiétudes sur l'économie mondiale, et y revenaient donc vendredi. "Les prix du pétrole continuent lentement, mais sûrement de remonter vers la barre des 80 dollars, mais leur progression à la hausse reste freinée par des inquiétudes macroéconomiques", juge ainsi Amrita Sen, de Barclays Capital. Les cambistes se sont inquiétés en particulier que la reprise américaine soit moins vigoureuse que prévu aux Etats-Unis après des commentaires prudents de la banque centrale américaine (Fed) et plusieurs mauvais indicateurs, notamment les ventes de logements neufs, qui ont plongé au mois de mai. En Europe, la reprise économique s'annonce déjà très fragile en raison du poids des dettes et des mesures d'austérités adoptées par les gouvernements. Une annonce spécifique au marché pétrolier avait aussi relancé vendredi les inquiétudes sur la consommation d'énergie: le Japon, troisième plus gros consommateur mondial de brut, a annoncé un déclin de 3,7% de ses importations de brut en mai, rapportait Andrey Kryuchenkov, analyste du fonds VTB Capital. "A 2,9 millions de barils par jour, les importations de brut sont à leur niveau le plus bas depuis avril 1991", précisait-il, expliquant que cette baisse était attribuable à un ralentissement de l'activité des raffineries et aux cours élevés du brut.