Alors que l'Espagne, principal producteur du maïs OGM MON 810 de Monsanto dans l'UE, a critiqué récemment ce qu'elle considère comme une renationalisation des autorisations, M. Dalli a réfuté cette interprétation. "Je ne pense pas que ce soit une question de nationalisation. C'est une question de circonstances différentes dans certains pays, de taille ou de paysages particuliers", a-t-il souligné. "Ce sera aux Etats de décider d'autoriser l'utilisation de leur territoire pour la culture" de l'OGM concerné, "une fois qu'une décision d'autorisation est prise au niveau européen", a-t-il souligné. Après Chantal Jouanno, c'est au tour de Jean-Louis Borloo de plaider en faveur d'un cadre plus clair pour le principe de précaution, un "bon concept" mais employé de façon abusive. "On a un problème général d'utilisation d'un terme dans un langage courant, un langage médiatique qui peut effectivement avoir des répercussions sociales ou sociétales," explique le ministre de l'Environnement. " Il y a en réalité une forme de quiproquo, de malentendu entre l'utilisation faite dans le grand public de la notion de principe de précaution, et la notion juridique ", ajoutait de son côté Valérie Pécresse, la ministre de la Recherche. Malgré les réserves émises par certains, John Dalli persiste dans son idée d'autoriser les cultures OGM en Europe tout en laissant ensuite le libre choix aux pays membres d'appliquer cette décision ou pas. En marge d'une visite au port d'Anvers hier, il justifiait son point de vue, expliquant "nous faisons ce que nous avons promis de faire". La Commission va devoir se prononcer sur cette proposition le 13 juillet prochain mais le vote risque d'être compliqué. L'Espagne et la France ont déjà fait part de certaines réserves, Jean-Louis Borloo prônant de son côté un renforcement des expertises plutôt que des autorisations a tout va. John Dalli a tenu à rassurer sur ce point, précisant qu'à l'avenir, les autorisations "feront l'objet d'une évaluation beaucoup plus robuste qu'aujourd'hui" et devraient mettre "plus l'accent sur l'environnement, les aspects sociaux, et plus de surveillance de ce qui se passe sur le terrain". Cela suffira-t-il pour convaincre les commissaires en juillet ?