Les travailleurs des aciéries à oxygène 1 et 2 de l'aciérie électrique et des installations portuaires ont débrayé durant plusieurs heures, hier, au complexe d'ArcelorMittal Annaba. En outre, il a été relevé que cet arrêt a entraîné d'importantes perturbations au niveau de différentes autres installations. A cet effet, le secrétaire général par intérim du syndicat chargé de l'organique, M. Daïffalah, a affirmé qu'il y avait plusieurs débrayages dans différentes unités du complexe et au port de Annaba. "Ces arrêts n'obéissent à aucun mot d'ordre. Ils sont spontanés. Les travailleurs qui demandent le retour de M. Smaïn Kouadria à son poste de secrétaire général du syndicat sont de plus en plus difficiles à retenir", a-t-il souligné. Pour rappel, M. Smaïn Kouadria a démissionné de la tête du syndicat la semaine dernière, car il a été lâché par l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) qui s'est prononcée contre la grève illimitée lancée par les salariés d'ArcelorMittal. Sur ce, il a déclaré : "Je laisse le soin à la direction de l'UGTA de gérer le conflit", en ajoutant que l'augmentation des salaires était sur la voie d'être obtenue. Selon le quotidien électronique TSA, un conseil d'administration de l'entreprise a organisé une réunion pour discuter du bilan de gestion de 2009 qui a été marqué par des pertes estimées à plus de 100 millions de dollars. Cette perte est liée à la baisse de la productivité et de la réduction de la demande d'acier dans le monde. Par ailleurs, le Directeur général d'ArcelorMittal El Hadjar, M. Vincent le Gouïc , selon la même source, aurait reçu un ultimatum de l'entreprise mère pour mettre fin à cette grève, la deuxième en six mois, en précisant que cette grève aurait engendré des pertes estimées à 6 millions de dollars. D'autant plus, M. Le Gouïc a déposé deux plaintes, dont une pour grève illégale à l'encontre de M. Smaïn Kouadria. D'après un communiqué de presse, il a été rapporté que la direction générale a demandé la suspension pure et simple de la grève pour non-respect des dispositions de la loi régissant les conflits. Le tribunal d'El Hadjar a d'ailleurs déclaré cette grève illégale. Pour information, l'usine ArcelorMittal Annaba emploie quelque 6.000 travailleurs. Sa capacité théorique de production est de 2 millions de tonnes d'acier liquide par an. En outre, il a été indiqué par la même source que le débrayage de janvier a coûté 6 millions de dollars au complexe, avec une perte sèche de 36 000 tonnes de production. Reste à savoir combien coûtera ce nouveau débrayage. D'autre part, l'intervention rapide des syndicalistes pour amener les travailleurs à reprendre leur travail a permis d'éviter la catastrophe. Par ailleurs, plusieurs membres de la FNTMEE se sont rendus hier au siège de la Centrale syndicale, UGTA, pour demander à M. Abdelmadjid Sidi Saïd de s'expliquer sur sa décision unilatérale du 24 juin d'arrêter la grève entamée 3 jours auparavant par les travailleurs d'ArcelorMittal.