L'hostilité entre les syndicalistes Menadi et Koudria pèsent sur les protestations des travailleurs. Le dénouement de la crise, ayant ébranlé le monde de la sidérurgie nationale suite au mouvement de grève générale organisé lundi dernier par les travailleurs du complexe d'ArcelorMittal Annaba, ne semble pas avoir été du goût des hommes de Aissa Menadi, l'ex-secrétaire général du syndicat. Malgré la reprise du travail décidée à l'unanimité après la conclusion d'un accord collectif entre le syndicat et la direction qui a mis fin à leurs différends, plusieurs centaines de travailleurs exerçant aux deux aciéries à oxygène ont refusé hier de rejoindre leur poste. Ils revendiquent l'alignement de leur statut sur celui de leurs collègues de la cokerie. Et pour cause, dans l'article 10 du nouvel accord conclu au lendemain de la journée de grève, il est prévu que ceux-ci devront se voir accorder un statut particulier avec la révision à la hausse de leur prime spéciale. Les récalcitrants de l'aciérie à oxygène n°1 et n°2, les deux maillons forts du complexe, estiment travailler eux aussi dans des conditions difficiles et qu'ils encourent les mêmes risques que les effectifs de la cokerie. Il faut dire que les conséquences des arrêts consécutifs de ces deux unités sont de taille, d'autant que les brames qu'elles fabriquent à partir des coulées continues issues des hauts fourneaux, sont incontournables dans l'activité des unités de transformation de l'acier. Pour faire revenir les protestataires à la raison, Smail Kouadria et Vincent Le Gouic, le porte-parole des 7200 travailleurs et le PDG du complexe ArcelorMittal El Hadajr sont intervenus. Après de longs pourparlers, ils sont arrivés à convaincre les travailleurs à reprendre le travail tout en les appelant à « éviter de tomber dans le piège dans lequel veulent les faire tomber les ''tireurs de ficelles'' ». Par ces énièmes manœuvres vouées à l'échec, indique Smaïl Koudria, ceux-ci entendent à tout prix déstabiliser la tenue de l'élection de la nouvelle section syndicale de l'entreprise prévue le 20 juillet. Koudria a d'ailleurs annoncé devant les travailleurs grévistes des aciéries 1 et 2 sa décision de retirer sa candidature aux prochaines élections. En l'apprenant, les milliers de travailleurs en poste à l'usine se sont rassemblés et pris l'initiative d'organiser une marche massive au sein du complexe. Un comité de sages fut aussitôt désigné pour gérer cette autre situation conflictuelle. Au terme d'une réunion improvisée, Smail Koudria a fini par revenir sur sa décision tout autant que les grévistes des deux aciéries qui ont renoncé à poursuivre la protestation.