L'associé d'Ernst & Young , M. Philippe Ausseur a attesté que l'Algérie est le pays qui a le plus fort potentiel de croissance et qui a entamé un fort mouvement de rattrapage, a-t-on indiqué dans le magazine " le Jeune Afrique ". En effet, les cabinets de conseil et d'audit débarquent en force à Casablanca, Tunisie et Alger, depuis l'année 2007, après l'arrivée de KPMG en 2002, et ceux qui sont en place, sont à savoir : Deloitte, Bernard Krief Consultants, Ernst & Young, Price water house Coopers et bien d'autres. Selon la même source, ces derniers ont en ligne de mire le chantier des privatisations, "qui sont toujours à l'ordre du jour", assure l'un d'eux. Bien que cela étouffe l'essor des cabinets locaux, qui interviennent souvent en appui, cela ne freine pas les ambitions des majors, précise le magazine. A cet effet, M. Ausseur a expliqué que leur objectif est de continuer leur croissance à deux chiffres dans les trois pays. "C'est une zone stratégique", a-t-il ajouté. Il est de même pour le numéro un mondial, l'américain Price water house Coopers. " Le potentiel de croissance du marché maghrébin sera supérieur à 20 % dans les années à venir ", assure le responsable des activités juridiques et fiscales du cabinet, M. Nicolas Granier. Le marché de l'audit et du conseil est estimé à 2,2 milliards d'euros en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, souligne-t-on dans Jeune Afrique. À titre de comparaison, le marché français s'établit à 4,3 milliards d'euros par an. " Le Maroc a pris de l'avance, la Tunisie a suivi et l'Algérie suivra ", prédit le Directeur général des opérations d'accenture pour l'Afrique du Nord, M. Gianluca Marcopoli. Il a été indiqué par le magazine que cette dernière, implantée en Algérie depuis plus de cinq ans, a lancé localement son activité de conseil et a recruté en avril une équipe pour son bureau marocain, avant d'étendre les recrutements en Algérie et en Tunisie. En revanche, les cabinets restent très discrets sur leurs résultats. Peut-être parce que l'activité est très lucrative, d'après la même source. Sur ce, les cabinets de conseil en stratégie internationaux facturent la journée d'un consultant autour de 5.000 euros, contre 100 à 400 euros pour des cabinets locaux. Par contre dans l'audit, les tarifs varient de 1.000 à 1.500 euros par jour et vont de 1.500 à 2.000 euros dans le conseil en management et les interventions de consultants sectoriels telles que télécoms, affirme le magazine. Toutefois, le Jeune Afrique a attesté que le Maghreb peut réserver des surprises. En effet, un bureau d'ingénierie financière né en 2002, la Deutsche Bank, qui détient 51 % du capital de l'Algérien Strategica, vient d'en faire l'amère expérience, d'après le magazine en question. "Toute entité publique liée par un contrat de prestation avec le bureau d'études en question est tenue de le dénoncer immédiatement ", a ordonné le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dans une circulaire datée du 21 juin, indique le magazine. Strategica, qui a conseillé notamment Sonatrach, Sonelgaz, Algérie Télécom, Air Algérie et Cevital, est suspecté par les autorités de vendre ses informations à des " intérêts économiques étrangers". D'autre part, le Directeur général de Direct Way Consulting, M. Ezzeddine Saïdane qui se met en tandem avec la Société Générale, a été sollicité, selon le Jeune Afrique, par un homme d'affaires tunisien, par crainte de voir son groupe se disloquer, pour l'aider à pérenniser le petit empire qu'il s'était bâti en près de quarante ans, en améliorant l'organisation et le fonctionnement. A ce titre, la très alléchante perspective de gains substantiels, notamment en termes d'efficience, de productivité et de rentabilité , promise par les experts, a laissé de marbre le vieux chef d'entreprise lorsqu'il a pris connaissance du devis à près de 400.000 euros. D'autre part, M. Ausseur a expliqué que le Maroc, étant la tête de pont pour les implantations au Maghreb, reste le marché le plus mature. En effet, le groupe d'Ernst & Young est installé depuis des décennies au Maghreb, où il exerce ses quatre métiers à savoir l'audit, le conseil, le juridique et le fiscal, et emploie plus de 200 salariés, dont la moitié au Maroc, selon le Jeune Afrique. Par ailleurs, le marché tunisien, plus restreint par la taille, n'en est pas moins actif. Ces deux dernières années, McKinsey a accroché trois gros clients à son tableau de chasse, indique la même source. Le décollage du marché est imputable à l'État. Néanmoins, l'État demeure le premier client et dépense entre 5 et 7 millions d'euros par an en études. D'ailleurs, il a lancé, en 2010, une étude sur le développement de l'exportation des services, à savoir de santé, les énergies renouvelables, l'offshoring, les régions et l'eau.