Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a déclaré, jeudi à Alger, que l'Algérie produit 37% de ses besoins en médicaments et le reste est importé. Il a qualifié la facture d'importation des produits pharmaceutiques, qui a atteint l'année dernière 1.670 millions d'euros, de " facture lourde ", soit plus de 60% de médicaments sont importés, cela confirme la dépendance de notre pays vis-à-vis de l'étranger dans ce domaine, a-t-il précisé. La facture globale des médicaments a atteint à l'année dernière 1.453 millions d'euros. Pour ce qui de la production locale, le ministre a indiqué que celle-ci a atteint l'année dernière 533 millions d'euros, en précisant que 5.400 médicaments, toutes spécialités confondues, ont été enregistrés à la même période soit 1.022 dénominations internationales communes. " l'Algérie arrive en tête des pays africains en matière de consommation de médicaments par personne ", a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a qualifié le travail des experts qui sont chargés de l'élaboration de la nomenclature des médicaments essentiels comme étant précieux. Cependant, il a mis en avant la nécessité d'encourager le développement de la production nationale et la recherche scientifique dans ce domaine ainsi que l'utilisation rationnelle des médicaments génériques. Aussi, il a mis l'accent sur l'importance de contrôler la facture d'importation à travers une utilisation rationnelle des médicaments. Sur ce, le ministre a appelé les importateurs à y contribuer également par le développement de la formation et le transfert de technologie car il s'agit, selon son point de vue, d'une question de souveraineté nationale en matière d'approvisionnement en médicaments. Par la même occasion, les experts de la commission ont évoqué les problèmes rencontrés dans certaines spécialités, dont notamment la dermatologie, qui a interdit l'enregistrement de certaines molécules qui allègent la pression sur l'oncologie. En outre, les spécialistes en réanimation ont, à leur tour, évoqué la fuite des cerveaux alors que les radiologues ont soulevé le manque de formation dans leur spécialité. Ces derniers ont souligné la nécessité d'intégrer les médicaments prescrits aux malades devant subir des examens radiologiques parmi les médicaments essentiels. D'autre part, les spécialistes ont mis l'accent sur la nécessité de revoir les horaires de travail des hôpitaux et de redéfinir aussi la mission des établissements sanitaires tels que l'Institut de la santé publique et la Direction de la prévention. Répondant à leurs revendications, le ministre a tenu à rassurer ces experts en leur affirmant qu'une série de réunions auront lieu au courant de ce mois. Il a rappelé, à cet effet, le décret exécutif relatif à l'Agence nationale des médicaments qui est en cours d'élaboration soulignant que cette dernière sera opérationnelle à la fin de l'automne prochain.