La France et l'Allemagne ont écrit à la présidence belge de l'Union européenne vendredi pour exhorter les autres Etats membres à mener à bien l'engagement pris à la mi-juin de créer une taxe internationale sur les transactions financières destinée à lever des ressources supplémentaires et "mieux répartir le fardeau" de la crise. Dans une lettre communiquée par le ministère français des Finances, la ministre de l'Economie Christine Lagarde et son homologue allemand Wolfgang Schäuble demandent à leur collègue belge Didier Reynders d'inscrire la question à l'ordre du jour du prochain conseil informel des ministres de l'Economie et des Finances des Vingt-Sept fin septembre. Dans cette lettre, Christine Lagarde et Wolfgang Schaüble rappellent à Didier Reynders que la France et l'Allemagne ont proposé conjointement la création de cette taxe lors du dernier sommet du G20 à Toronto (Canada), pour mieux répartir le fardeau de la crise et pour lever de nouvelles ressources. Les Européens s'étaient mis d'accord à la mi-juin pour défendre au G20 une taxe sur les transactions financières au niveau mondial, mais sans succès. Ils réfléchissent à l'introduire au seul niveau de l'Union européenne. Mais certains pays, la Grande-Bretagne en tête, sont hostiles à cette idée, car ils craignent que cela n'entraîne des délocalisations des transactions financières vers d'autres régions comme l'Asie. "Bien qu'un consensus n'ait pas pu encore être trouvé, nous sommes convaincus que l'Union européenne doit continuer d'essayer de créer une telle taxe" au niveau mondial car cela est "possible et nécessaire", écrivent Mme Lagarde et M. Schaüble. Les ministres se réjouissent dans leur lettre de la volonté affichée de la Belgique d'examiner la possibilité de créer cette taxe. "Nous serions ravis de pouvoir en discuter" lors du prochain Ecofin informel (réunion des ministres des Finances de l'UE), qui aura lieu fin septembre à Bruxelles, écrivent-ils. Une telle taxe viendrait en complément de la taxe sur le secteur financier. Pour la France, elle pourrait notamment servir aux financements de la lutte contre le changement climatique, a-t-on précisé à Bercy.