Les eurodéputés ont demandé jeudi à la Commission européenne de se battre, au sein des négociations commerciales internationales, pour maintenir des barrières douanières sur les importations de poisson dans l'UE, afin de protéger les pêcheurs européens. Dans un rapport adopté à Strasbourg, le Parlement européen demande que les produits de la pêche soient considérés, dans les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), comme des "produits sensibles", au même titre que certains produits agricoles, ce qui faciliterait le maintien de droits de douane sur les importations en provenance de pays tiers. Aujourd'hui, l'Union européenne importe plus de 60% de sa consommation de produits de la pêche et de l'aquaculture, souligne le rapport. Cela s'explique par une baisse de la production européenne (-30% en dix ans) et par "une ouverture toujours plus grande aux importations", observe le rapporteur, le conservateur français Alain Cadec, élu de Bretagne (ouest). "Ces évolutions mettent en difficulté les pêcheurs européens qui paradoxalement ont du mal à écouler leurs prises à des prix sufisamment rémunérateurs, alors que l'offre est inférieure à la demande pour la plupart des espèces", a déclaré M. Cadec. Concrètement, les députés demandent que les négociations commerciales concernant le poisson ne soient plus confiées au commissaire au commerce, Karel de Gucht, mais à son homologue chargée de la pêche, Maria Damanaki. Ils préconisent surtout que les poissons, crustacés et autres fruits de mer ne soient plus considérés comme n'importe quel bien - au même titre que des produits manufacturés, par exemple -, mais comme des produits agricoles. Mais la question à se poser est quel sera l'impact d'une telle mesure sur les exportations de poisson algérien dans le cadre des accords d'association ? Il faut savoir dans ce sens que les exportations algériennes de produits de pêche vers l'UE, exemptés de droits de douanes à l'importation dans l'UE, se sont élevées à 3,4 millions de dollars lors du premier semestre de 2009, selon les chiffres du ministère du Commerce. A noter par ailleurs que l'Algérie exporte vers l'UE essentiellement des produits de mer dits de luxe comme la crevette, la langouste, l'espadon et la daurade. Par ailleurs, les exportateurs algériens de produits de pêche destinés aux marchés de l'Union européenne, doivent disposer depuis janvier 2010 d'un certificat de capture qui doit accompagner leur marchandise jusqu'à sa livraison. Auparavant, les exportations de ces produits étaient soumises uniquement à un certificat sanitaire délivré par la Direction des services vétérinaires, relevant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Mais désormais , l'exportateur doit être muni aussi d'un certificat de capture, délivré par les services du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Ce certificat accompagne tous les produits algériens de la pêche à l'export vers les marchés européens, en conformité avec les standards fixés par l'Union européenne (UE) en matière d'importation de ces produits des pays ne faisant pas partie de l'UE. Trois parties sont concernées par ce label partant du producteur jusqu'à l'exportateur tout en passant par l'administration chargée de la pêche, sachant que ce permis comprend tous les détails relatifs à la traçabilité de la production. L'instauration du certificat de capture vise à conforter le système de traçabilité de ces produits et ce pour tout ce qui est conditionnement, transformation et transport.