Choix n Elu président de la République, Cavaco Silva, était à la tête du gouvernement quand le pays a adhéré en 1986 à la Communauté économique européenne. Cavaco Silva a été élu d'extrême justesse, dimanche, à la présidence de la République du Portugal, face à cinq adversaires de gauche, et promis d'être «le président de tous les Portugais». Cavaco Silva a obtenu 50,59% des voix, selon des résultats pratiquement définitifs publiés alors qu'il ne restait à dépouiller que les votes de deux des 4 260 circonscriptions électorales. Le président élu, appuyé par le Parti social-démocrate et la droite, a affirmé qu'il «veut être et sera le président de tous les Portugais». Agé de 66 ans, M. Cavaco Silva a été Premier ministre de 1985 à 1995 et a bénéficié de la manne communautaire qui a suivi l'adhésion en 1986 du Portugal à la Communauté économique européenne (devenue depuis l'Union européenne). Un récent sondage indiquait que les électeurs avaient gardé le souvenir de ces années de croissance rapide, d'augmentation des salaires et d'amélioration des prestations sociales et semblaient avoir confiance en lui pour les tirer de la crise actuelle, combattre le chômage et aider les entreprises. Marié et père de deux enfants, très attaché aux valeurs familiales, Cavaco Silva aime à rappeler ses débuts modestes de fils de garagiste d'une petite bourgade du sud du Portugal, qui ne doit sa situation qu'à ses efforts et à sa persévérance. «Je salue les Portugais, tous les Portugais, pour le sens civique qu'ils ont démontré lors de cet acte électoral», a-t-il affirmé, soulignant le «pourcentage significatif» de la participation qui a atteint 62%. «Je connais l'importance de la stabilité. Le pays en a besoin pour aller de l'avant», a-t-il également affirmé alors que pendant la campagne ses adversaires de gauche avaient prédit une «crise institutionnelle» s'il gagnait, le soupçonnant de vouloir être «un deuxième Premier ministre» au lieu de se cantonner dans ses fonctions présidentielles. «Je vais coopérer avec le gouvernement» dans «un esprit de loyauté et d'entraide», a-t-il assuré, devant des centaines de sympathisants et alors que des milliers d'autres l'acclamaient au dehors, en agitant des drapeaux nationaux et du PSD et en scandant son nom. «Ma victoire n'est la défaite de personne», a-t-il dit, se présentant comme «un homme de dialogue et de consensus». Cavaco Silva devra cohabiter avec José Socrates, au pouvoir depuis mars dernier après des élections législatives qui avaient donné la majorité absolue au Parti socialiste (PS). Alors que le président de la République n'a que des pouvoirs exécutifs limités, Cavaco Silva avait dramatisé volontiers la situation du pays en promettant aux électeurs de «faire de leurs rêves une réalité». Socrates avait pris les devants en affirmant qu'une victoire du candidat de centre-droit ne modifierait pas sa politique économique. Le chef de l'Etat, commandant suprême des forces armées, nomme le Premier ministre et peut dissoudre l'Assemblée, mais il peut surtout exercer une influence importante dans les grands débats de société.