Les contrats à terme sur le pétrole brut s'inscrivaient en hausse, hier, en Europe, soutenus par la progression des marchés d'actions européens, même si les fondamentaux restent faibles. Les cours de l'or noir pourraient profiter en outre d'une tempête tropicale en formation près de la République dominicaine. Si une tempête tropicale affecte les régions productrices de pétrole autour du golfe du Mexique, les installations pétrolières et gazières pourraient être momentanément fermées. La demande pétrolière américaine reste néanmoins faible, selon les données publiées mardi soir par l'Association of Petroleum Institute pour la semaine terminée au 16 juillet. Les investisseurs attendent maintenant les données du département américain de l'Energie, qui seront publiées à 16h30. A 14h05, le contrat de septembre sur le Brent avançait de 65 cents sur l'ICE à 76,87 dollars le baril, tandis que le contrat de septembre sur le WTI coté au Nymex gagnait 59 cents à 78,17 dollars le baril. Les investisseurs semblaient se positionner avant la publication à 14H30 GMT du rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) sur l'état des stocks aux Etats-Unis. Selon les estimations des analystes interrogés par Dow Jones Newswires, révisées mardi soir, les réserves de brut auraient reculé de 1,3 million de barils la semaine passée. L'anticipation d'une progression des stocks de produits pétroliers semblait en revanche ignorée par le marché. Les stocks d'essence auraient gagné 700'000 barils et les distillats (diesel et fioul de chauffage) auraient progressé de 1,6 million de barils, parient les analystes. "Le marché semble n'avoir guère tenu compte de chiffres décevants sur le marché immobilier américain (chute des mises en chantier de logements en juin), et n'a pas non plus été affecté par les chiffres de l'American Petroleum Institute", relèvent aussi les analystes de JBC Energy. Selon le sondage hebdomadaire de cette fédération professionnelle, les réserves américaines de brut auraient reculé de 241.000 barils, en-deçà du repli attendu de 1 million de barils. En outre, l'API fait état d'une nette progression des produits distillés. "Cela peut difficilement être interprété comme un solide signe de reprise de la demande pétrolière américaine", observe JBC Energy. Les estimations de l'API "indiquent qu'il n'y a pas encore de baisse générale des stocks aux Etats-Unis (...). Le tableau d'ensemble reste fondamentalement un haut niveau de réserves par rapport aux dernières années", abonde Olivier Jakob, du cabinet spécialisé Petromatrix. Outre la publication du DoE, les investisseurs seront attentifs au développement d'un système tropical au large des Caraïbes. Selon les services météorologiques américains, il a 70% de chances de se transformer en formation cyclonique dans les 48 prochaines heures, et pourrait se diriger vers le golfe du Mexique, où sont extraits environ 30% des hydrocarbures américains. "Cependant, nous restons convaincus que les prix du pétrole à court terme seront déterminés moins par la météorologie ou les chiffres des réserves (américaines) que par ce qui se passe sur les marchés financiers, en particulier sur la Bourse américaine et la macro-économie", estiment les experts de Commerzbank. Ainsi, "le marché continue de surveiller attentivement les résultats trimestriels des entreprises aux Etats-Unis", et devrait prêter une oreille attentive à la présentation par le président de la Réserve fédérale américaine de son rapport semi-annuel de politique monétaire (à 16H00 GMT), ajoutent-ils.