Selon le Directeur de la recherche Matières premières à la SG CIB (Banque d'investissement du groupe Société Générale), le baril de pétrole n'atteindra pas les 100 dollars avant 2011. Après l'élimination de l'EN en Coupe du Monde, l'actualité politique et économique reprend peu à peu ses droits. Les prix du pétrole, qui fait vivre les 35 millions d'Algériens, ont eu un comportement honorable. Une excellente nouvelle pour l'économie nationale dont les revenus en devises sont assurés à 98% par ses exportations en hydrocarbures. Les cours de l'or noir ont progressé de plus de 3%, vendredi, soit une hausse de 2,35 dollars à New York, alors qu'une tempête tropicale, qui risque de se transformer en ouragan, se dirige vers le golfe du Mexique où se concentre le quart de la production de brut des Etats-Unis. Selon les informations qui sont parvenues des services météorologiques américains, la formation de la dépression tropicale est attendue pour aujourd'hui. «Il y a une forte probabilité, 80%, que ce système se transforme en ouragan tropical dans les 48 heures» ont-ils ajouté. Quelles seraient les conséquences sur la production de brut de la première puissance économique de la planète? «Cela pourrait affecter la production de pétrole, que ce soit le brut produit au large du Mexique ou, si la tempête se déplace vers le nord et les côtes de la Louisiane, la production des Etats-Unis», a estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les cours de l'or noir semblent en tous les cas vouloir s'inscrire dans la durée et dans une fourchette comprise entre 75 et 80 dollars. Des prix jugés satisfaisants par les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (l'Opep) mais aussi par les principaux pays consommateurs d'or noir. Cet équilibre estimé à juste raison fragile par les spécialistes, peut-il être rompu? «On a l'impression que la demande (de pétrole) va être bonne, mais pas extraordinaire, et qu'on va se trouver empêtré dans une reprise molle», a jugé Phil Flynn. Une vision pour le long terme probablement. Et que pourrait-il en advenir dans l'immédiat? «Dans le même temps, on arrive dans le week-end et il y a la possibilité d'une tempête tropicale dans le golfe du Mexique, le marché reste donc sur ses gardes. On ne sait quelle sera la gravité de cette tempête, mais l'incertitude pousse le marché à rester sur ses gardes. On pourrait perdre quelques dollars lundi si la tempête disparaît», a conclu l'analyste de PFG Research. Les craintes à long terme devraient cependant s'estomper si l'on se fie au dernier rapport rendu public, mercredi, par l'Agence internationale de l'énergie. «Dans les prochaines années, le marché du pétrole sera marqué par une capacité de réserve plus confortable que prévu l'an dernier et l'actuelle bulle gazière devrait se poursuivre au-delà de 2013, au moins dans certaines régions», préviennent les experts de l'AIE. La demande de pétrole devrait croitre de 1,4% en moyenne par an. Ce qui représente un volume de 1,2 million de barils par jour (bpj) d'ici l'horizon 2015. A quoi est dû ce regain d'optimisme? Une forte demande en provenance des pays émergents est attendue. Le volume total qui devrait être atteint en 2015 est estimé à 91,9 millions de barils par jour. L'offre mondiale de pétrole augmentera de 300.000 bpj par an à 96,5 millions de bpj d'ici à 2015 indique le rapport de l'Agence internationale de l'énergie. Les prix du pétrole continuent à évoluer en fonction des indices économiques en provenance des USA, du rapport hebdomadaire du DOE, le département américain de l'Energie, et des inquiétudes qui reposent sur une éventuelle reprise de l'économie mondiale qui donne l'air de vouloir être compromise par la crise financière qui n'en est apparemment qu'à ses balbutiements en Europe (la Grèce, l'Espagne, le Portugal...et même la France sont dans la tourmente). Le marché pétrolier devrait, malgré cette conjoncture, pouvoir tirer son épingle du jeu. Qu'en pense le directeur de la recherche Matières premières à la SG CIB (Banque d'investissement du groupe Société Générale)? «Compte tenu des derniers événements et en particulier la crise de la dette européenne, le baril n'atteindra certainement pas les 100 dollars avant 2011...», a déclaré Frédéric Lasserre sur le site du Boursier.Com.