Dans le sillage des marchés d'actions européens, et avant la réunion du Caire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, les contrats à terme sur le pétrole brut ont gagné du terrain hier. A 12h58, le contrat de janvier sur le Brent coté à l'ICE de Londres gagnait 1,57 dollar, à 50,76 dollars le baril. Le contrat de janvier sur le pétrole brut léger doux coté sur le New York Mercantile Exchange grimpait de 1,73 dollar, à 51,66 dollars le baril.Il faut dire que le sauvetage de Citigroup par le gouvernement américain a réintroduit un peu d'optimisme sur les marchés d'actions, et alimente les attentes d'une nouvelle progression de Wall Street, telle que celle qui a dopé les cours du brut vendredi soir. Mais les prix restaient pénalisés par les craintes sur la demande, en raison du ralentissement économique, qui ont entraîné les cours vendredi jusqu'à 47,40 dollars à Londres, un niveau plus vu depuis février 2005, et 48,25 dollars à New York, un plus bas depuis mai 2005. Pour la première fois depuis quatre ans, les cours du baril de pétrole sont descendus jeudi sous le seuil des 50 dollars. Et bien qu'ils soient repassés légèrement au-dessus, tous les acteurs du marché pétrolier ont une raison légitime d'appréhender la situation qui y prévaut. Tous les clignotants annoncent que la chute des prix pétroliers va se poursuivre, dès lors que les économies des pays grands consommateurs de pétrole sont entrées en récession. Pour de nombreux observateurs, la seule lueur d'espoir quant à une remontée du brut se situe dans une éventuelle baisse de la production des pays membres de l'Opep qui se réunissent samedi au Caire. Dans ce contexte, les investisseurs anticipent une nouvelle baisse de la production de l'Opep pour soutenir des cours pénalisés par l'affaiblissement de la demande mondiale d'or noir. Le ministre vénézuélien du Pétrole Rafael Ramirez a exhorté dimanche ses homologues de l'Opep à s'accorder pour réduire la production quotidienne de l'organisation d'un million de barils afin d'enrayer la chute des prix. Le représentant iranien à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Mohamed Ali Khatibi, a lui aussi demandé, lundi, une nouvelle baisse de production du cartel. "Le scénario concernant la demande suggère le besoin d'une nouvelle baisse" de production, estime Rob Laughlin, courtier chez MF Global. "Mais le marché reste sceptique sur une décision en ce sens de l'Opep lors de réunion de ce week-end" au Caire. Le fait que le prix du baril soit descendu sous la barre des 50 dollars dernièrement et les appels de certains membres de l'Opep ce week-end en faveur d'une réduction de la production ont nourri les anticipations d'une décision dans ce sens de la part d'Organisation. L'issue de la réunion de l'Opep reste néanmoins incertaine, ce qui a conduit à des fluctuations de plus de trois dollars des cours du brut lundi matin en Europe. "Le marché pétrolier est tiraillé entre ceux qui doutent que l'Opep agira ce week-end et ceux qui pensent que les marchés d'actions se montrent soulagés que Citigroup soit sauvé pour le moment", explique Rob Laughlin, analyste de MF Global à Londres.