Un dollar faible pousse les investisseurs à acheter du pétrole pour se prémunir contre l'inflation. Ce facteur avait fortement contribué à l'envolée des cours à leur niveau historique de 147,50 dollars en juillet 2008. Les prix du pétrole ont progressé de près de 2 dollars, frôlant les 69 dollars jeudi en fin d'échanges européens, sous l'effet d'une dépréciation du dollar et par une vigoureuse avancée des marchés boursiers. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre gagnait 1,74 dollar par rapport à la clôture de la veille, à 68,95 dollars. Au même moment, à New York, le brut léger texan (WTI) pour la même échéance, prenait 1,41 dollar à 66,81 dollars. En baisse dans la matinée, les cours ont bondi fortement en milieu de journée, après une hausse plus forte qu'attendue des ventes de logements anciens aux Etats-Unis. Ces chiffres ont paradoxalement fait plonger le dollar à son niveau le plus faible depuis début juin. Un dollar faible pousse les investisseurs à acheter du pétrole pour se prémunir contre l'inflation. Ce facteur avait fortement contribué à l'envolée des cours à leur niveau historique de 147,50 dollars en juillet 2008. Les cours étaient sous l'effet également de la progression générale des marchés d'actions, utilisés comme indicateurs des perspectives de reprise mondiale. Le Dax de Francfort a terminé sur un bond de 2,45%, le CAC 40 à Paris a gagné 2,07% et le Footsie de Londres a grimpé de 1,47%. Le marché pétrolier a ainsi ignoré la consommation trop faible par rapport à l'offre, rappelée la veille par le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état d'une baisse des stocks de brut de 1,8 million de barils la semaine dernière et d'une hausse des réserves de produits raffinés (+1,8 million de barils pour les distillats, +800 000 barils pour l'essence). En moins de deux semaines, les cours du brut ont repris la quasi-totalité du terrain qu'ils avaient perdu durant la première moitié du mois de juillet. Après s'être hissés jusqu'à 73,50 dollars fin juin, les prix avaient replongé sous les 60 dollars mi-juillet. Dans ses perspectives trimestrielles, le groupe bancaire français Crédit Agricole estime que les fondamentaux ne justifient pas le rebond enregistré récemment. Le groupe prévoit que les cours retomberont à 60 dollars le baril au troisième trimestre avant de remonter à 68 dollars le baril au quatrième trimestre 2009, à mesure que s'amplifiera le déséquilibre entre l'offre et la demande. “À l'heure actuelle, les fondamentaux paraissent très défavorables, avec des stocks importants, une demande très faible et une pression élevée sur les marges de raffinage. Par ailleurs, un des facteurs qui soutenait la demande de pétrole brut physique a disparu : la Chine a annoncé le 3 juin sa décision d'interrompre ses achats de brut pour ses Réserves stratégiques de pétrole (SPR)”, a indiqué Crédit Agricole. Conformément au programme SPR, la Chine a acheté 100 millions de baril de pétrole brut, principalement du brut aigre et du brut lourd, à un prix moyen de 58 de dollars le baril. Depuis deux ans et demi, le programme SPR augmentait de 110 000 barils jour en moyenne la demande chinoise de pétrole. À présent que les réserves chinoises ont atteint leur pleine capacité, les achats massifs liés au programme SPR sont terminés et ils reprendront seulement lorsque la construction de la seconde base de réserves, qui a commencé récemment, sera achevée. M. R.