L'excédent commercial de la Suède a accusé un nouveau recul en juin sur un an, mais importations et exportations ont continué de grimper par rapport à l'an dernier, selon les chiffres publiés lundi par le Bureau central des statistiques (SCB). La balance commerciale suédoise a ainsi affiché un excédent de 11,4 milliards de couronnes (1,2 milliard d'euros) en juin 2010 contre 16,9 milliards en juin 2009. En mai, l'excédent commercial avait déjà enregistré un recul de 66% sur un an avec un excédent de 2,7 milliards de couronnes contre 8,1 milliards en mai 2009. Les exportations, dont l'économie suédoise est fortement dépendante, ainsi que les importations, ont encore augmenté sur un an selon les chiffres du SCB. La Suède a exporté en juin 2010 pour 106,7 milliards (+17% sur un an), et elle a importé pour 95 milliards (+28%). La balance commerciale suédoise est négative avec l'Union européenne (-2,9 milliards en juin) et positive hors UE (14,3 milliards). Sur les six premiers mois de l'année, la balance commerciale présente un solde positif de 35,7 milliards de couronnes contre 56,2 milliards pour la même période en 2009. Depuis le début de la crise mondiale, la croissance économique suédoise a fléchi au cours de quatre trimestres consécutifs, avant d'enregistrer une hausse au deuxième trimestre de 2009. La contraction, sous l'effet de la crise économique mondiale, est plus marquée que celle des années 1990, au moment de la crise bancaire nationale. Toutefois, la situation budgétaire de la Suède est maintenant plus saine. La sortie de crise est essentiellement due aux investissements du gouvernement. La performance économique de la fin de l'année 2009 a permis d'améliorer la confiance des consommateurs et des entreprises et de raffermir les ventes au détail. En 2009, l'économie suédoise s'en est mieux sortie que prévu, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), malgré le recul de -4,7 % de son PIB. De plus, les perspectives annoncent une croissance du PIB de 2,0 % pour 2010 et de 3,0 % pour 2011. Toutefois, le ralentissement économique a généré une détérioration du marché du travail, avec un taux de chômage de 8,2 %, soit une hausse de deux points de pourcentage par rapport à 2008. L'incertitude persistante au chapitre de la demande contribue à maintenir, voire à réduire les effectifs des entreprises. L'OCDE prévoit une hausse du taux de chômage, lequel atteindrait 10,3 % en 2010 et 10,1 % en 2011. La contraction de l'emploi devrait entraîner des gains de productivité et réduire le coût unitaire de la main-d'œuvre. Par conséquent, l'inflation de base devrait réduire graduellement au cours des prochaines années. Selon les anticipations, l'inflation devrait demeurer sous la cible de 2 % jusqu'à la fin de 2010. Deux facteurs pourraient expliquer ce phénomène. D'une part, l'inflation générale est actuellement négative. D'autre part, la Suède prévoit maintenir les mesures de stimulation monétaire (dont le taux directeur est toujours à 0,25 %), les stabilisateurs automatiques et les mesures budgétaires discrétionnaires jusqu'en 2011. La reprise des exportations suédoises devrait être peu dynamique, et ce, malgré la dévaluation de la devise nationale (la couronne), puisque les exportations appartiennent essentiellement aux produits manufacturés et aux biens d'équipement et que la demande mondiale est généralement faible. Au cours des dernières années, les autorités suédoises ont introduit d'ambitieuses réductions d'impôt pour stimuler la croissance. Ces réductions sont toujours en cours. De plus, le programme de relance a introduit de nouveaux incitatifs fiscaux pour encourager la rénovation et les réparations, et les taux d'intérêt ont été assouplis. Enfin, des mesures supplémentaires sont envisagées pour stimuler la reprise économique. La Suède demeure donc en bonne posture, malgré une certaine instabilité financière qui subsiste par les engagements des banques suédoises auprès des pays baltes. Si de nouvelles pertes se confirment, la situation pourrait retarder la reprise suédoise.