L'excédent commercial de 6,4 milliards d'euros en février, qui s'explique notamment, par le recul des importations de pétrole, pourrait se tasser dans les prochains mois L'excédent commercial du Japon a connu une hausse surprise de 7,7% en février grâce au recul des importations pétrolières et au dynamisme persistant des exportations d'automobiles, d'ordinateurs et de semi-conducteurs, a annoncé jeudi le ministère des Finances. L'excédent commercial de février a atteint 979,58 milliards de yens (6,36 milliards d'euros), alors que les économistes s'attendaient en moyenne à une baisse de 33,4% sur un an à 630,8 milliards de yens, selon un sondage réalisé par le quotidien économique "Nikkei" auprès de 22 d'entre eux. Les exportations japonaises ont augmenté de 9,7% à 6.417,63 milliards de yens (41,67 milliards d'euros), fortement aidées par la faiblesse persistante du yen par rapport au dollar qui a fait grimper les prix à l'export de 11,2%. Le secteur automobile nippon a confirmé sa bonne santé, avec des exportations en hausse de 19,7% sur un an (dont 15,4% vers les Etats-Unis et 25,7% vers l'Union européenne). Les exportations d'ordinateurs ont augmenté de 22,9%, celle de semi-conducteurs de 15,4% et celles d'acier de 28,5%. Les importations ont pour leur part augmenté de 10,1% à 5.438,05 milliards (35,31 milliards d'euros), a précisé le ministère dans un communiqué. Dans le même temps, les importations pétrolières ont chuté de 12,0% en valeur (-5,5% en volume) grâce au recul des cours du brut. "La forte hausse de la valeur des importations pétrolières était l'une des premières causes de la contraction de l'excédent commercial japonais au cours de la première moitié de l'an dernier. Mais il semble probable que l'excédent sera dopé par l'impact des prix du pétrole plus faibles au cours des prochains mois", a commenté Hiromichi Shirakawa, économiste au Credit Suisse. Les économistes avertissent cependant que l'excédent commercial japonais pourrait se contracter prochainement à cause d'un éventuel ralentissement économique aux Etats-Unis, le premier client étranger du Japon. "Il y a de fortes chances pour que l'excédent commercial du Japon diminue, alors qu'on s'attend de plus en plus à ce que l'économie américaine s'essouffle plus tard cette année", a estimé Keiji Kanda, économiste à l'Institut de recherche Daiwa. En février, l'excédent commercial avec les Etats-Unis a augmenté de 9,2%, les exportations ayant augmenté de 7,0% et les importations de 4,2%. L'excédent avec l'Union européenne a, pour sa part, bondi de 33,3%, conséquence de la force de l'euro par rapport au yen. Par ailleurs, le ministère des Finances a révisé à la baisse les chiffres du commerce extérieur pour janvier, qui affichent un léger déficit de 1,9 milliard de yens (contre un déficit de 353,53 milliards en janvier 2006), au lieu du léger excédent de 4,4 milliards annoncé dans un premier temps.