Le blé, céréale essentielle dans l'alimentation des populations méditerranéennes en particulier, voit son cours grimper pour atteindre des sommets. Comme la semaine dernière, les conditions météorologiques ont dopé les cours du blé à Chicago. Les prix du blé ont atteint leur plus haut niveau depuis 13 mois jeudi à 6,10 dollars le boisseau. Les sources d'inquiétudes sont à chercher du côté des précipitations excessives au Canada ou encore des dix millions d'hectares de cultures détruits par la sécheresse en Russie (20% des cultures du pays). Le contrat de blé à échéance en septembre s'est établi à 5,9625 dollars le boisseau contre 5,8725 dollars une semaine auparavant, soit une hausse de 1,53%. A contrario, le contrat de maïs pour livraison en décembre a fini à 3,8450 dollars le boisseau (-5,59%) tandis que le contrat de graines de soja à échéance en novembre a clôturé à 9,8150 dollars le boisseau (-0,36%). Le Canada, plusieurs pays de l'Union européenne, l'Ukraine, le Kazakhstan, ont été confrontés soit à des pluies trop abondantes soit à de fortes chaleurs. Pour la première fois depuis 2007-2008, les stocks mondiaux de blé pourraient se réduire. En tout cas ces prévisions semblent se confirmer sur le terrain. Une série de problèmes sur l'offre liée à la météo" a soutenu le marché: "précipitations excessives au Canada qui ont découlé sur des niveaux élevés de surfaces non semées, un temps chaud dans certaines régions d'Europe et la sécheresse en Russie", a rappelé Sudakshina Unnikrishnan, de Barclays Capital, ajoutant que la possibilité que cela dure était élevée. Selon la ministre russe de l'Agriculture, Elena Skrynnik, quelque dix millions d'hectares de cultures ont déjà été détruits par la sécheresse en Russie, ce qui représente environ 20% des cultures du pays. "C'est l'évaluation des pertes des cultures de blé en Russie qui préoccupe le marché depuis deux semaines", a également rapporté Jason Roose, de US Commodities. "Toutefois, les courtiers européens continuent d'affirmer qu'ils ne sont pas à court de réserves pour les opérations de gré à gré", a-t-il précisé, les stocks actuels étant élevés. Cette situation aura un impact certain sur les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, premiers clients de l'Europe. Notons que l'Algérie compte réduire ses importations de blé dur en instaurant une taxe sur les céréales importées. Aussi, les statistiques établies par les services des douanes indiquent que, le volume des importations de blé a enregistré un recul passant de 1,6 million de tonnes au titre du premier trimestre de 2009 soit 658,6 millions de dollars à 1,5 million au cours de la même période de l'année courante pour un montant de l'ordre de 329,7 millions de dollars.