La banque centrale chinoise déclare s'attendre à un ralentissement de la croissance économique mais elle exclut la possibilité d'une rechute. Dans un communiqué publié sur son site internet, la Banque populaire de Chine se dit "prudemment optimiste" sur les perspectives économiques et écarte tout changement important de politique au cours des prochains mois, en ajoutant que les pressions inflationnistes ont diminué. "La probabilité d'un ralentissement économique et d'une stabilisation est relativement élevée mais la probabilité d'une rechute est faible", déclare-t-elle. La croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois a ralenti à 10,3% au deuxième trimestre, contre 11,9% sur les trois premiers mois de l'année. Pour l'institut d'émission, ce ralentissement correspond à un ajustement après "la croissance trop rapide antérieure" et il correspond au résultat attendu des politiques macroéconomiques mises en oeuvre ces derniers mois, parmi lesquelles le frein au crédit immobilier, les restrictions à l'endettement des collectivités locales et des mesures destinées à ralentir l'inflation. Les fondamentaux de la troisième économie mondiale restent sains, grâce notamment à la reprise mondiale en cours, ajoute la banque centrale, qui estime que l'environnement extérieur devrait être meilleur que l'an dernier. Elle précise que la crise de la dette en Europe ne devrait pas avoir un impact important sur l'économie chinoise. Elle estime que les nouveaux crédits bancaires devraient avoisiner 7.500 milliards de yuans (851 milliards d'euros) sur l'ensemble de 2010 s'ils se maintiennent au rythme du mois de juin. La banque centrale déclare aussi que les réformes de la politique de changes annoncées le mois dernier ne visent pas spécifiquement à une réévaluation de la devise chinoise. L'assouplissement du lien entre le dollar et le yuan devrait selon elle aider la Chine à "maintenir le taux de change du yuan fondamentalement stable à un niveau raisonnable et équilibré". Notons par ailleurs que le bureau des gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI), a estimé dans son rapport annuel sur l'évaluation de la politique économique et les recommandations, après consultations avec les autorités chinoises que la politique chinoise "rapide, déterminée et efficace" a contribué à réduire les impacts de la crise financière internationale sur l'économie mondiale et a assuré que la Chine était actuellement le moteur du redressement de l'économie mondiale. Le FMI a salué les mesures stimulantes adoptées par la Chine durant la crise. "Les investissements dans les infrastructures ont augmenté rapidement, les taxes ont été baissées, le gouvernement a adopté des mesures incitatives pour encourager la consommation. Les dépenses affectées aux pensions de retraite, aux transferts sociaux, à la santé et à l'éducation ont toutes été augmentées", affirme le rapport. Quant à la politique monétaire, le rapport a affirmé que la banque centrale de Chine avait baissé son taux d'intérêt directeur et le montant des réserves requises pour les banques commerciales, et supprimé des contraintes en matière de croissance des crédits, ce qui a contribué à une augmentation considérable des crédits bancaires, selon le rapport.