Une soixantaine de personnes, en majorité des femmes et enfants, ont été blessés dans des affrontements qui ont eu lieu dans la soirée du samedi, entre les jeunes du quartier Boutane et les forces de sécurité, selon des témoignages. Pour la seule soirée de samedi, une quarentaine de femmes ont été évacuées à l'hôpital de la ville de Khemis Miliana, et il y a eu même des blessés dans les rangs de la police. Effectivement les premiers responsables de la daïra de Khemis Miliana ont déployé en renfort des centaines de policiers au quartier Boutane après un refus d'une opération de démolition des habitations non occupées, suivis de plus de cinq heures d'échauffourées entre des jeunes et les autorités. Les quartiers Salam, Dardara, Boutane Sud, et la cité Nedjma, et CRS, ont été tous touchés par les gaz lacrymogène. Par ailleurs, le centre de Boutane a été le théâtre des affrontements les plus violents entre des jeunes et la police antiémeute. Selon des témoins oculaires, les affrontements ont été déclenchés par les agissements provocateurs de la police locale et par des mesures sécuritaires prises par le chef daira. Les tensions se sont exacerbées à Boutane, une localité qui se trouve au sud de la ville non loin de la RN 4. Les résidents de ce quartier, au nombre de 43 familles, attendaient beaucoup de la visite du chef de daïra. Ils espéraient voir ce dernier annoncer des mesures allant dans le sens souhaité, "à savoir le remplacement de leurs logements par d'autres dans les bâtiments prévus pour cette opération de recasement". Néanmoins, après avoir pris connaissance des mesures prises dans ce sens, "la commission de la daïra a condamné les travaux de la première commission qui a fait le recensement, et limité la liste au nombre de 41 bénéficiaires méritant les logements sociaux. Les autres habitations dont le nombre s'élève à 4 000, ne sont pas concernées", dit-on, par cette option car "elles doivent attendre la prochaine opération de relogement", selon nos sources. "Nous avons envoyé des correspondances au premier responsable du pays, au ministre de l'Intérieur, et la presse nationale afin de dénoncer les dépassements qui sévissent dans notre wilaya et notre ville en particulier. Signalons que ce patrimoine avait été cédé, à l'époque, à un prix symbolique, car il a été distribué par le défunt Houari Boumediene”. Compte tenu de son caractère provisoire et de la qualité des habitations, les familles ont réalisé des extensions afin de soulager leurs enfants et mettre fin à la crise de logement. Puisque leurs "dossiers de logements sont restés bloqués au niveau des commissions de distribution" à l'instar des propriétaires qui refusent de quitter les lieux pour une question d'espace et d'éclatement de la famille. Les mêmes familles en question ont bloqué l'opération de démolition des habitations déjà quittées par leurs propriétaires, et demandent la régularisation de l'ensemble des familles restantes, et d'augmenter le quota des logements de 41 à 57 logements pour que tout le monde soit en satisfait conformément à son souhait. Malheureusement, les pouvoirs ont utilisé la force afin d'accomplir l'opération de démolition dans l'immédiat.