Soutenus par la baisse prévue des stocks américains d'essence, pour la neuvième semaine consécutive, et le regain de tension relatif au programme nucléaire iranien, les cours du pétrole rebondissaient hier matin. Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de brent de la mer du Nord prenait 36 cents à 67,78 dollars sur l'échéance de mai. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai progressait de 6 cents à 61,95 dollars lors des échanges électroniques. Le rapport du département américain de l'Energie (DOE) devrait révéler, mercredi, une nouvelle baisse des stocks d'essence, de 1,4 million de barils, lors de la semaine achevée le 6 avril, selon les prévisions des analystes. Les stocks d'essence sont en déclin depuis 8 semaines et ont fondu de 22 millions de barils depuis début février, ce qui inquiète les investisseurs alors que l'approche de la saison des grands déplacements en voiture aux Etats-Unis, fait grimper la consommation de ce carburant. Ce déclin "est actuellement une source d'inquiétude majeure" pour le marché, ont estimé des analystes de Sucden. Les stocks de produits distillés (diesel et fioul de chauffage) devraient eux avoir reculé de 850 000 barils et les stocks de brut devraient avoir progressé de 1,7 million de barils, ce qui devrait venir peser sur le cours du "light sweet crude" à New York, déjà plombé par rapport au brent en raison de l'abondance des stocks de brut américains. Les investisseurs s'attendent à une baisse de 1,4 million de barils des réserves d'essence, en prévision de la saison estivale synonyme des grands déplacements automobiles aux Etats-Unis, ce qui tend à soutenir le marché. Les stocks seront publiés à 14h30 GMT. "On attend les stocks américains. La demande en essence est forte, et les inventaires d'essence devraient ressortir en baisse", prévoit Tetsu Emori, analyste chez Mitsui Bussan Futures. Mardi, le secrétaire américain à l'Energie, Sam Bodman, a déclaré que les réserves américaines seraient suffisantes pour faire face à la demande estivale en essence. Mais il a également reconnu que les cours élevés de l'or noir, et les interruptions de la production dans certaines raffineries avaient eu pour effet d'"accroître les incertitudes sur le marché." Le baril reste environ 20% au-dessus de son plus bas de l'année, à 49,90 dollars, touché en janvier, en raison également des tensions persistantes sur le programme nucléaire iranien. Aussi, les importations chinoises de brut ont atteint 13,86 millions de tonnes en mars, soit un bond de 8,9% par rapport à il y a un an, a révélé mardi l'administration générale des douanes sur son site Internet. Par ailleurs, les récents développements du dossier nucléaire iranien, déjà responsables du rebond des cours du mardi, continuaient de soutenir les cours. L'Iran est le quatrième producteur mondial de pétrole et les courtiers redoutent qu'une escalade des tensions géopolitiques avec Téhéran ne menace les exportations de pétrole de la région.