La réorganisation du secteur public agricole entamé en 1987, a accentué d'avantage la déstructuration des productions développées par le passé. La disparition des savoir-faire et une politique d'encadrement inadéquate ont conduit à l'abandon des parcs à bois et des champs de pied mère, ainsi qu'à la réduction de nombre de pépiniéristes (collectionneurs et dépositaires de matériaux génétiques) générant de faite l'abandon de l'entretien des plantations. Selon le cabinet conseil Gredaal, les espèces concernées sont la vigne de cuve, les agrumes, les dattes, les figues sèches, l'olive de table et l'huile d'olive et aussi les espèces fruitières à noyaux et à pépins. Ainsi, les variétés cultivées, installées depuis plus de 60 ans, dans des terroirs spécifiques s'érodent de plus en plus. C'est le cas de certains cépages de vigne de cuve et des variétés d'agrumes. Le cabinet conseil cite notamment la viticulture localisée essentiellement à l'Ouest du pays. Le vignoble de cuve a connu une régression considérable de ses superficies pour se reconstituer de nouveau à l'orée de ce troisième millénaire, contrairement au raisin de table pour lequel on observe une augmentation de sa superficie. Une chute importante de la production est à relever en raison de l'arrachage de la vigne de cuve, du vieillissement et du rythme de reconstitution très faible du verger viticole. Pour ce qui est de l'agrumiculture, le verger s'étend sur une superficie de 41380 ha, soit 8,38% de la superficie arboricole nationale, localisé essentiellement dans les périmètres irrigués. La production des agrumes est devenue tributaire de cette régression des superficies. Si les orangers, qui détiennent plus de superficie que les autres espèces, n'ont pas connu de changement, les clémentiniers et les pomelos ont accusé une régression, alors que le citronnier connaît un regain d'intérêt. Pour ce qui est de la culture de la datte laquelle se localise au grand Sud et dans la steppe où les plantations se sont mises en place lentement, on compte actuellement 104390 ha pour la palmeraie algérienne qui est composée d'environ 10 millions d'arbres, dont un peu plus de 7,4 millions sont en production, générant une production totale variable entre 2 et 4,3 Millions quintaux / an. Il existe en Algérie trois familles de dattes : Deglet Nour (Confinée à El-oued mais en expansion, occupe la première place avec 48 % de la production totale), Degla Baida ( vient en 2ème position avec 30,1 % de la production totale) et Ghars et analogue, ( 21,6 %, produit 659000 qx/an, soit 22 % de la production totale). L'un des principaux problèmes de la palmeraie est la maladie cryptogamique, particulièrement le Bayoudh (Fusarium oxysporum). On note, par ailleurs, que même si des études ont fourni une connaissance, encore peu valorisée, sur la diversité génétique du palmier dattier, peu d'informations relatives à l'état de conservation et les tendances d'évolution des ressources génétiques sont disponibles actuellement. Pour sa part, l'oléiculture occupe essentiellement les zones difficiles. L'olivier est concentré au Nord, particulièrement dans le Tell. Le secteur privé dispose de plus des 2/3 des surfaces. Un modèle d'épanouissement à cette ressource doit être élaboré qui puisse amender aux incohérences qui la guettent, entre autre le vieillissement du verger, son remplacement parfois par des cultures spéculatives et l'exode de la main d'œuvre des zones montagneuses propre à cette ressource. Vu la rusticité et l'adaptation de l'olivier, sa culture occupe les terres des zones difficiles, pentues et peu propres aux autres cultures. Peu attractif concernant l'investissement et pendant longtemps ignoré par les politiques agricoles et les plans de développement y afférents. L'industrie de transformation accuse un retard sur le plan de la modernisation, de la technologie et des politiques agressives de commercialités en sa faveur.